PAROLES CONTRE PAROLES
Paroles sur le papier
Prises de paroles en Mai 68
(Mais d’où tu parles ?)
Paroles de Haine en ligne
Paroles de l’Hymne à la Joie
Paroles au creux de l’oreille
Paroles des bons Sauvages
Paroles à tout berzingue
Paroles plus que lentes
Paroles d’un trait de plume
Paroles d’un sang d’encre
Paroles qui ont bifurqué
D’oboles en paraboles
De paroles venues des dieux
En paroles dont le nom
Nous a paru d’éternité
***
– Mais d’où tu parles ? – De paroles sauvages en écrits raffinés, je me lance, je croise et ne suis jamais satisfait.
– Un exemple ?
– Agile Argile Fragile agitent ce texte dont j’ai perdu les clefs.
– Et alors ?
– Rien. Je ne me hâte pas de les retrouver.
J’aime naviguer dans le labyrinthe de l’obscurité, entrecoupé de rires et de fragments de récits d’explorations.
– Tu parles d’un chantier !
– Un champ de fouille, un atelier ; chacune et chacun s’y attelle, s’y confronte, s’y conforte, s’y réfugie, s’y reflète, s’y décale, s’y aventure, s’y rêve…
Et les voix s’entrecroisent multiples, profuses, futiles, incoercibles et par-dessus tout…jouissives.
Quelques clés de lecture possibles :
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Paroles sauvages : Lévi-Strauss a consacré un ouvrage à la pensée sauvage et la formule Pour les enfants et pour les raffinés est au début d’un poème de Max Jacob À Paris sur un cheval gris
Fragile est une revue d’écriture en ligne https://fragile-revue.fr/auteur-e/jjdorio/
Le labyrinthe recouvre deux manières opposées de concevoir un dédale. Dans l’une, l’itinéraire est interminable, tortueux, mais obligatoire. Un seul couloir est à chacun proposé », mais sans cesse coudé et propre à donner l’impression que l’on revient sur ses pas. Dans l’autre espèce, au contraire, ce ne sont que carrefours « qui bifurquent », selon le maître en la matière, Jorge Luis Borges.
L’atelier c’est celui d’une écriture mêlant le collectif à l’individuel qu’en d’autre temps j’ai créé avec quelques amis du Groupe Français d’Éducation Nouvelle, et c’est aussi l’atelier de mon lieu de vie où j’alimente ce blog poésie mode d’emploi. Pas un jour sans un poème « posté » rituellement « autour de minuit ». Le champ de fouille que je fréquente depuis tantôt vingt ans, est celui de l’oppidum de Saint Blaise, à l’origine gaulois. Sur l’oppidum sans nom a fait l’objet d’un recueil publié à Encres VIves ( 225° de la collection Lieu) en 2010.
Voix multiples, le regretté Henri Heurtebise, créa et anima Multiples, cette revue toulousaine exigeante et fraternelle qui vit en particulier éclore Serge Pey.
Un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors comme le fait le vin et l’amour. Montaigne
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Les poèmes ne tombent pas du ciel Les poèmes ne se trouvent pas sous les sabots d’un cheval Les poèmes font mouvement vers l’émotion d’un instant unique Les poèmes font aux penseurs la nique Les poèmes se font par essais successifs qui font crisser la page ou quand c’est raté la déchirent
J’ai dicté ce poème à Madame Puérilité qui a ajouté Pour les enfants et pour les raffinés
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