Tu prends cette nuit un train dont tu ne connais pas la destination
Tu as découvert au dernier moment que tu partais de la gare Au Gorille
Tu l’inscris à tout hasard sur ton carnet de voyage sans souci du quand dira-t-on
Passager clandestin tu ignores si le voyage aura une fin
Au diable tu es parti ce 22 septembre selon l’injonction du chansonnier de la gare susdite
Compartiment Poète qui cherche à t’introduire dans une autre manière d’être au monde
pour te libérer du monde établi dans lequel tu crois vivre
Drôle de prétention
La suite tient en trois notes
Trois petites notes de musique
Qui sans crier gare
Vous reviennent en mémoire
Pour ne pas mourir
Un train pour quelque part
sans savoir où l’on va
en poche un carnet à croquis
premier jour d’un long voyage
« Quand tu aimes il faut partir »
dis-tu, jeune homme insaisissable
qui ce jour là s’enfuyait de la maison paternelle
s’engouffrant dans la vie de la poésie
et pour cela il te fallait traverser la poésie de la vie*
« C’est là que débarquent tous les naufragés du vieux monde.
Les naufragés, les malheureux, les mécontents.
Les hommes libres, les insoumis. »**
*librement inspiré par « La légende de Novgorode », de Blaise Cendrars
**Blaise Cendrars « L’Or »
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Diable à partir :
Partirons-nous
et d’une autre manière
pour ne pas mourir
Je prends cette nuit
le dernier moment
ce voyage aura une fin
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Mailles à partir
À partager
Partir en effet
Pour ne pas
Périr sur pied
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Blaise nom de plume choisi pour l’oxymore Braises Cendres Art
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