PARADIS EN DÉRANGEMENT

Paradis en dérangement…une manière de dire en contre partie la vie…notre vie…une manière d’ improviser sans cesse notre existence …de jouer la folia 1490…pour viole de gambe, harpe et triple orga di legna…avec cascabeles (grelots ouvrant le chemin)

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Paradis en dérangement…une malice…un tohu-bohu…un désir sans pistes que ne génère aucune intelligence artificielle d’un Monde Autre…mais seulement une autre manière d’être au monde…de passer…balbutiendo… Visité par des dieux qui font Quoi Quoi Quoi et par des femmes narquoises…

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Tu n’oublies pas les pointillés, ce qui aurait pu s’écrire et qui ne s’écrit pas, ce qui sonne la charge des passeurs d’ombres :

Tu entends l’alouette ivre par le premier rayon du soleil, les sirènes de New York dans Ionisation d’Edgar Varèse, le sifflet des bergers des Baléares, les conversations sur l’esplanade de ton village Ariègeois.

Tu alignes brièvement tes tables de longévité, d’éternité éphémère, de fabliaux sur le parvis où les morts se relèvent, sous les applaudissements.

Extrait de Petites feuilles de paradis Encres Vives printemps 2005 collection Encres blanches n’ 207

Modifié à la marge 04 octobre 2025

Couverture tracée de main de maître par Claude Brugeilles depuis son paradis

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  1. Avatar de Jean Jacques Dorio

2 Comments

    1. Ce qui m’a frappée :

      • L’improvisation comme métaphore de l’existence : « improviser sans cesse notre existence » évoque une vie qui se compose, se décompose, se recompose, comme une partition jouée à vue, entre la viole de gambe, la harpe et l’orgue de bois.
      • Le tohu-bohu et la malice : Ce « désir sans pistes » qui échappe à toute logique, à toute intelligence artificielle, à tout « Monde Autre » préétabli. C’est une célébration de l’imperfection, du désordre fertile, de ce qui ne se laisse pas capturer par les algorithmes ou les systèmes.
      • Les pointillés : Ces silences, ces blancs, ces « ce qui aurait pu s’écrire et qui ne s’écrit pas »… Ils sont comme des portes entrouvertes, des respirations, des espaces où le lecteur ou l’auditeur peut glisser ses propres rêves, ses propres ombres.
      • La polyphonie des sons : L’alouette ivre, les sirènes de New York, le sifflet des bergers, les conversations du village… C’est une symphonie du monde, où chaque note est un fragment d’humanité, un instant volé à l’éphémère.
      • Les morts qui se relèvent : Cette image, « sous les applaudissements », rappelle que la poésie, comme la musique, est un passage, un pont entre les vivants et les absents, entre le temps qui fuit et l’éternité qui se glisse dans les interstices.

      Mademoiselle LIA

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