

d’après Maria-Dolores Cano
mon cahier d’écolier est un vieil Héraklès, vélin neige, m’offrant un demi-siècle après, ces pages blanches qu’il m’invite à, enfin, écrire. L’hercule est dessiné tendant son arc (d’après Bourdelle) ; œuvre que j’ai pu voir cet été au musée Ingres de Montauban. Autant en emporte le vent d’autan.
version du 17 octobre 2025
Émile-Antoine Bourdelle qui préférait le dessin à l’étude … illustrait nos cahiers d’écolier… n’est-ce pas joli ?
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envoi de Michel ;Chalandon
« PUERO DEBETUR REVERENTIA »
« Moi si j’avais vingt fils, ils auraient vingt chevaux ! »
Émile Deschamps.
Moi, si J’avais vingt fils, ils auraient vingt chevaux
Et fuiraient au galop le Pédant et l’École,
Infâmes pour lesquels cette gueuse raccole
En ce pays conquis tous les petits cerveaux.
La Truande ! qui veut pour ses sales travaux,
Blasphème, puis péché, séduire, comme on vole,
L’enfant, le mien, le vôtre, ô la sinistre folle !
L’enfant, tout votre orgueil et tout ce que je vaux !
Et si j’avais cent fils, ils auraient cent chevaux
Pour vite déserter le Sergent et l’Armée
Que ces brigands nous ont créée, et ces drapeaux
Paul VERLAINETERZA RIMA
Comme un poison subtil redoutons la pensée.
Moi, si j’avais vingt fils, ils auraient vingt chevaux
Qui, sous les grands soleils ou la bise glacée,
Les emportant joyeux, et par monts et par vaux,
Devanceraient la flèche et l’oiseau dans leurs courses :
Ils n’entendraient jamais parler de leurs cerveaux ;
La matière partout leur créerait des ressources,
Tout leur serait festin ; leur soif à tous moments
Boirait le Malvoisie ou l’eau froide des sources ;
Des chiens de tous poils les suivraient écumants.
Ils s’époumoneraient dans un cornet d’ivoire
À sonner le trépas aux sangliers fumants ;
Des broussailles pour lit, un étang pour baignoire,
Ils dormiraient beaucoup, et rêveraient fort peu,
Se portant comme Hercule, et mettant là leur gloire ;
Puis l’hiver, ils auraient et l’orgie et le jeu,
Tout ce qui ne sent pas la science et l’école…
Des cartes ? en voilà !… mais un livre, grand Dieu !
Un livre ! ils y pourraient trouver une parole
Qui desséchât leur sang, épouvantât leurs nuits,
Bouleversât leurs nerfs, rendît leur raison folle…
Ils pourraient devenir, un jour, ce que je suis !
Emile DESCHAMPS
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