Nous écrivons la nuit
Toujours des inédits
À travers nos mémoires
Territoires de songes
De réelles utopies
.
Nous écrivons au lit
Des poèmes en prose
Mêlant des citations
D’anciennes poésies
Avec de nouveaux dits
.
Nous écrivons images
De plumes en présence
De cadavres exquis
En des havres de paix
Dans un monde en détresse
.
Nous écrivons…
réponses à des interrogations sur la « matière ardente » du poème Nous écrivons
ces mots sont nés cette nuit et se prolongeront la nuit prochaine
c’est leur matière ardente ainsi que le choix de la prosodie (5 vers de 6 syllabes) qui dicteront la suite
le choix c’est l’alchimie mémoire /oubli, citations/ inédits, oxymores et métaphores vives, etc
« l’indécis où le précis se joint » Verlaine
« j’ajoute et ne corrige pas » montaigne et je laisse le lecteur faire le travail du sens
« l’emploi du mot, non pas comme un miroir, mais comme une fenêtre, non pas comme le reflet en surface de ce qu’on y projette arbitrairement, mais comme une ouverture sur autre chose, » George Steiner
la citation est ma main seconde ma main amie et ennemie car elle doit aussi déranger mes certitudes
mon travail c’est ce commencement qui n’en finit pas
–Est-ce que cette idée d’un « commencement qui n’en finit pas » influence aussi votre rapport au temps, à la mémoire, ou même à la façon dont vous envisagez la publication ou la diffusion de vos textes ? Et y a-t-il des moments où ce mouvement s’interrompt, ne serait-ce que pour un instant ?
oui il faut savoir arrêter du moins se réorienter et ne pas donner à lire s’imposer des plages hors circuit
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écrivons la nuit :
mémoires
songez au lit :
écrivons les images
au lit présentez :
la nuit écrivons…
Michel Chalandon
https://poesieafranquevaux3.blogspot.com/
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Nous écrivons
comme on respire encore
quand l’air manque et que le cœur
cherche une issue.
Nous écrivons
des reflets dans l’eau trouble,
des lanternes dans la brume,
des issues dans l’impasse.
Nous écrivons sans gloire,
sans drapeau, sans armure —
seulement avec l’ombre
de nos propres lumières.
Nous écrivons les silences
entre les cris,
les gestes avortés,
les regards qu’on détourne.
Nous écrivons
pour que l’éphémère s’attarde,
que l’instant s’élargisse,
que le rien devienne trace.
Nous écrivons…
parce qu’il reste
tant à dire
et tant à entendre.
une lectrice anonyme
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Nous écrivons…
À l’encre des silences,
Sur des pages froissées
Par le souffle du temps,
Par l’écho des absents.
Nous écrivons les marges
De nos vies parallèles,
Les contours incertains
De nos vérités mêlées.
Nous écrivons parfois
Ce que nul n’ose dire,
Des blessures intactes
Sous des voiles de rire.
Nous écrivons à deux,
À mille, à demi-mot,
Par-delà les saisons,
Les frontières, les peaux.
Nous écrivons encore
Malgré l’effacement,
Comme on allume une flamme
Au creux du firmament.
Nous écrivons la nuit…
Mais c’est déjà le jour
Qui s’invite en nos lignes,
Cherchant un peu d’amour.
une suite d’un lecteur anonyme
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