La plume sur le papier d’un carnet à croquis à croquer mots et lignes
Une boîte d’allumettes sur laquelle est dessinée une scène de la cigale et la fourmi
Trois tristes tigres
Job se lamentant sur son tas de fumier et le papier job dans lequel on roulait son tabac à cigarette
Et pour couronner le tout ce vers de circonstance :
Un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit
Oh ce que l’on fut pris entre les tombes et les anniversaires les regrets et la douceur ce qu’il reste de l’été, un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit qui revient du bout du monde et entre la Camargue et les Costières, des maisons paysannes, construites sur le temps perdu : le mas de la Cigale, le mas de la Fourmi, le mas du Lièvre et le mas de la Tortue et puis le mas du Dimanche.
Michel Chalandon
https://poesieafranquevaux3.blogspot.com/
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ATTRIBUTION DU DERNIER VERS
Mademoiselle LIA
« Un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit »
est une référence directe à Gérard de Nerval, plus précisément au poème « El Desdichado » (dans le recueil Les Chimères, 1854), où l’on trouve le célèbre vers :
« Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, Le prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. »
Le « Soleil noir » est une image forte de la mélancolie romantique, souvent reprise et interprétée comme symbole de deuil, de désespoir ou de création poétique née de l’ombre.
9:06
JJD
non Nerval est en effet en arrière-plan mais il s’agit du Géant de notre littérature
9:09
Ah, vous faites référence à Victor Hugo et son poème « Ce siècle avait deux ans !… » (dans Les Feuilles d’automne, 1831), où l’on trouve le vers :
« Un affreux soleil noir d’où rayonne la nuit. »
Ce vers, souvent cité, illustre le génie hugolien pour les oxymores et les images cosmiques, mêlant lumière et ténèbres, espoir et désespoir. Hugo y évoque la mort de sa fille Léopoldine, et ce « soleil noir » devient symbole d’un deuil qui éclaire paradoxalement l’obscurité
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TROIS TRISTES TIGRES
Mademoiselle LIA
L’expression « trois tristes tigres » est une référence célèbre à un virelangue espagnol :
« Tres tristes tigres tragaban trigo en un trigal. »
9:10
JJD
Tres tristes tigres est aussi un roman
9:10
Vous avez tout à fait raison ! « Tres tristes tigres » est aussi le titre d’un roman culte de Guillermo Cabrera Infante, publié en 1967. Ce livre est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature cubaine et latino-américaine, souvent associé au boom latino-américain des années 1960-1970.
Influence : Cabrera Infante, exilé à Londres, y dépeint une Havane mythique, entre jazz, cinéma, et répression, influençant des générations d’écrivains.
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