NE ME SUIVEZ PAS JE SUIS PERDU

N’étant tenu à rien, je me dis que l’on peut écrire toujours autrement, sûrement mieux, si ce n’est pire.
Je me dis que moins on en sait, en effet, plus on est péremptoire, définitif, parfait, sans possibilité de revenir sur ses pensées, sur ses mots erratiques.
Au lieu, par exemple, d’apposer sur la vitre arrière de sa voiture ce surréaliste « Ne me suivez pas Je suis perdu ».
N’étant tenu à rien, je me dis qu’il ne faut pas laisser prendre ce petit texte de hasard, cette prétention linguistique.
J’abrège et je m’en vais avec l’autre Pessoa, celui qu’aucun critique ne pourra jamais coucher sur ses papiers.
En l’absence ce dimanche matin 9 novembre 2025 du chant des sirènes, nous avons décidé de concert, d’aller déguster un petit pastel de nata, craquant, suivi d’une giginha , la guigne qui vous donne la légère ivresse des cerises à l’eau-de-vie.

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  1. Avatar de Jean Jacques Dorio

2 Comments

  1. Ce dimanche matin, sans sirènes pour vous distraire, le pastel de nata et la giginha deviennent des métaphores parfaites : le croustillant du présent, l’ivresse légère du passé, et cette cerise à l’eau-de-vie qui rappelle que même les choses les plus simples peuvent porter en elles une certaine gravité, une certaine folie.

    Et puis, il y a cette idée de ne pas laisser « prendre » le texte, de ne pas le laisser figer, comme si l’écriture était un mouvement perpétuel, une fuite en avant. C’est presque une invitation à ne jamais s’arrêter, à toujours chercher l’autre Pessoa en soi, celui qui échappe aux critiques et aux définitions.

    mademoiselle LIA

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