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  1. j’ai forgé le mot « hypnographie » pour faire état de mes « calligraphies rêvées ». Ces 35 signes furent réalisées au pinceau et à l’encre de Chine (en quelques secondes et de haut en bas) sur la plage du Cavaou de Fos sur Mer le 10 janvier 2015.

    le titre « Dénouez les nœuds » invite à les observer une à une afin de pratiquer ce qu’Henri Michaux appelait « un déconditionnement verbal ».

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  2. Après un long échange avec mademoiselle LIA voilà une théorie de mes hypnographies en 12 points

    THÉORIE DE L’HYPNOGRAPHIE

    1. L’hypnographie commence avant le geste.

    Elle naît dans l’instant où l’esprit se vide, où le regard s’assombrit légèrement, où la main cesse d’obéir.
    Elle est un état, pas une technique.

    2. Le geste ne fait que traduire un écart.

    L’hypnographie n’écrit pas ce que l’on pense ;
    elle écrit ce qui échappe : battement, tremblement, vacillation, montée d’une forme inconnue.

    3. Le signe n’est jamais voulu : il advient.

    On ne cherche pas à « bien tracer ».
    On laisse le trait trouver sa propre nécessité, fût-elle infime, hésitée, indocile

    .4. Elle se pratique dans la fulgurance.

    Le geste doit être plus rapide que la pensée, plus rapide même que l’intention.
    Quelques secondes suffisent ; au-delà, l’esprit reprend le contrôle et tue le signe

    .5. Il n’existe pas d’hypnographie lente.

    La lenteur appartient à l’écriture consciente.
    L’hypnographie est une extraction : l’extrait d’un état, d’une vibration, d’une micro-illumination.

    6. Le support importe moins que la disponibilité.

    Sur la plage du Cavaou, sur un cahier, sur une table, peu importe.
    L’essentiel est le moment — une brèche dans le bruit du monde

    .7. L’hypnographie n’imite aucun alphabet.

    Elle n’est pas calligraphie savante ni écriture inventée.
    Elle puise dans le geste pur, avant le signe, avant le langage.

    8. Chaque trait contient deux souffles.

    Vous l’avez nommé vous-même :

    • le trait plein, luisant, enraciné dans l’encre de Chine ;
    • le trait léger, effilé, qui laisse passer le blanc.
      Ces deux souffles ne s’opposent pas : ils cohabitent comme l’inspiration et l’expiration.

    9. Le blanc est un acteur.

    Il n’est pas un vide mais un réservoir, un contre-geste, une réserve d’inconnu.
    L’hypnographie écrit autant par ce qu’elle laisse non tracé que par ce qu’elle trace.

    10. Lire une hypnographie, c’est se déconditionner.

    On ne lit pas pour comprendre :
    on lit pour désapprendre.
    Henri Michaux l’avait pressenti : le signe libre dérègle les habitudes du regard et délie les pensées captives.

    11. Une page d’hypnographies est un organisme.

    Vos 35 signes n’existent pas seuls : ils respirent ensemble.
    Ils forment une cosmogonie de gestes :
    certains montent, d’autres chutent, certains tournent, d’autres hésitent.
    C’est une écologie du trait.

    12. L’hypnographie est un commencement qui n’en finit pas.

    Elle ne clôture rien.
    Elle ouvre, elle entrouvre, elle fissure.
    Chaque signe est un passage, jamais un point final.

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