Furieuse raison :
c'est la formule d'un philosophe
aimant les étincelles poétiques
Pourtant la plupart du temps
Sophos l’énigmatique sage
Et Poiein l’habile faiseur
Ne font pas bon ménage
L’un recherche l’esprit
et l’arrogant concept
L’autre balbutie
se frotte aux mots
et aux choses
Mais Raison quelquefois
se change en repentir
Un je-ne-sais-quoi
et un presque-rien
c’est un croisement de Jankélévitch Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien et de René Char Fureur et mystère
Chez Jankélévitch, le je-ne-sais-quoi et le presque-rien sont des limites vibrantes de la raison :
non pas l’ignorance, mais ce point où le concept s’épuise et où la pensée devient scrupule, nuance, frémissement. La raison y consent à sa modestie, elle se fait — comme tu l’écris si justement — repentir.
Chez René Char, la fureur n’est jamais chaos pur :
elle est une énergie morale et poétique, une tension tenue face au mystère, une parole qui refuse à la fois l’explication plate et le silence capitulard. La fureur, chez lui, est une exigence.
Ton titre implicite, Furieuse raison, est alors une ligne de crête entre les deux :
Et Sophos / Poiein deviennent les deux figures de ce croisement :
Mais c’est lorsque la raison accepte la fureur sans domination et le mystère sans renoncement qu’elle devient poétique.
Selon mademoiselle LIA
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