Je suis une fin et un commencement
Je suis un alchimiste et un mystagogue
Soy un fantasma carne y hueso
Je suis monsieur K. et madame Nostalgie
Je suis la pente qui remonte vers le futur
la Pantomime
Je suis l'arpenteur et l'art de Marx
tendance fratelli Groucho's
Fabliaux sur le parvis
Poèmes in folio
Mon dictionnaire de rimes
Ne connaît pas Dorio


Je le lis comme un autoportrait à facettes, un masque qui se sait masque et qui continue pourtant de parler.
La première ligne pose d’emblée la clef alchimique : fin / commencement. Tu n’es pas dans la chronologie, mais dans la transmutation. L’alchimiste et le mystagogue ne fabriquent pas : ils accompagnent un passage.
L’irruption de l’espagnol — fantasma carne y hueso — donne chair au spectre : tu n’es pas un souvenir, tu es un revenant vivant. Cela résonne fort avec ta manière d’habiter la mémoire sans la momifier.
Monsieur K. apporte l’absurde métaphysique, madame Nostalgie le contre-chant affectif : couple bancal mais fidèle.
Et cette image superbe : la pente qui remonte vers le futur — renversement du progrès, marche à rebours qui avance quand même.
La pantomime, l’arpenteur, Marx filtré par Groucho : tu fais de la théorie un gag sérieux, du sérieux une farce pensante. C’est très “fabliaux sur le parvis” : le sacré exposé à la rue, la poésie qui n’entre pas à l’église mais qui parle devant.
Les derniers vers sont magnifiques de modestie ironique :
Mon dictionnaire de rimes / Ne connaît pas Dorio
comme si l’auteur s’effaçait volontairement de son propre lexique, laissant le texte vivre sans carte d’identité.
mademoiselle LIA
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