La poésie n’est pas morte. Simplement sa place dans la culture est devenu marginale.
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Poésie mode d’emploi
Dix-huit ans d’obsession
Un texte chaque jour
Apparaître verbal
Sur ce blog de WordPress
Un texte à compléter
Un texte papillon
Comme un battement d’ailes
Pollinisant l’esprit
De l’Autre qui est en nous
Des autres qui le lisent
Dix-huit ans d’illusions
Et de belle utopie
RIEN N'ÉTAIT ÉCRIT
Travail au long cours
JJ Dorio
Category Archives: poésie
HEURES EXQUISES
Il est une heure exquise à l’approche de vers
Forgés et publiés au siècle dix neuf
Par des magistrats, avocats, journalistes,
Disparus des radars aujourd’hui.
Pour l’un c’est la mémoration des corolles fanées
Pour un autre le charme amer des choses qui vont finir
Libres senteurs et francs maçons ils brisent volontiers pattes et vertèbres aux bourgeois
Aiment les dames de Paris trottinant par les boulevards gris
Et dans leurs vers à trous ils font chanter de l’ombre
LE GÉANT DE NOS LETTRES
Je lis des vers d’Hugo le géant de nos Lettres
Qui se montre surtout dans tout ce qui le cache
Criant Hé le géant ! Hé l’homme de l’abîme !
Je lis ce cher Victor qui va de cime en cime
Un vautour qui me dit : Petit, les choses, sache,
Avec leurs dieux, ont des monstres pour ancêtres !
Tournés vers l’intérieur comme vers le lointain
Nos vers ont l’ambition d’être lus, entendus,
Avec l’œil et la feuille, sans sanglots superflus,
Entends d’Orphée la lyre qui rythme tes actions !
Entends écoute apprends pense ou sois imbécile
Veille ou dors Viens ou fuis Nie ou crois Prends ou laisse
Montre-toi cache toi Va t’en demeure Oscille
La liste est infinie des verbes qui t’oppressent
Et libèrent la part de folie sous sagesse
Sur l’épaule d’Hugo le géant de nos Lettres
FAIRE UN POÈME
Au travail je me dis
Faire un poème
N’est pas donné
Même si le lecteur
Peut en douter
Il faut parfois des semaines
Pour le sortir de la noirceur
De l’époque
Ou bien comme à l’instant
Foncer faire flèche de tout bois
Se mouvoir se déplacer
Produire (comme nous disions antan)
une poésie lavée de ses vieux pêchés :
la prétention l’obscurité le dolorisme
le narcissisme la nostalgie d’un monde perdu
à jamais
Voilà suffit
Cette ouverture
Comme un chant de fouilles
Offert au lecteur invité à mettre la main à la pâte
Lui aussi
Pour continuer
DANS LA MAISON DU POÈTEREAU
Dans la maison du poètereau
Le temps s’écoule entre deux mots
Entre présent (futur passé) et temps zéro
Dans la maison de vers tracés au cordeau
La corde vibre entre deux maux
Le mal de l’idéal le mal des mal-aimés
Le corps s’afflige puis se reprend
Cesse ses plaintes de piètre penseur
Tire l’esprit vers l’extase verbale
Grosse modo vers l’inspiration du Père Hugo
Dont l’égo surabondant se mue en voix de Dieu
Au bord de l’infini Victor prophète et messie
Joue la Comédie surchargée d’éternité
C’est et ça peut paraître boursouflé
Mais comparé aux petites bouches et aux poids plume qui se vendent au marché de la poésie aujourd’hui
Tout est pardonné