ANTHROPOCÈNE EN SEPT HAÏKUS

ANTHROPOCÈNE EN SEPT HAÏKUS

Pour Danielle et Jacquie


Il n’y a personne
On est parti anthropo
Cène Scène vide

C’était bien pourtant
Nos aurores affaiblies
La mélancolie

Des soleils couchants
C’était Verlaine et Saint-Jean
Bleu de l’oubli

Matière ardente
Sans la mortelle extraction
Du maudit or noir

Il n’y a personne
Notre seule Terre est morte
Un seul dernier rêve

D’un desdichado
Un troubadour perdu
Desafinado  

Mélodie faussée
Sur la lyre d’un Orphée
Qui n’a plus d’ouï


Italiques Paul Verlaine Jacqueline Saint-Jean

Entrevoir
Les mondes
De nos anciennes
Certitudes
À contre-jour
À contre-temps
Un présent
Dans la splendeur
De l’Aurore
Où l’on recoud
La déchirure
De notre mise
Au monde
Par notre geste
D’Écriture

photographie et poésie
de Danielle Nabonne











	

UN DICTIONNAIRE DU NOUVEAU MONDE





J’ai encore rêvé d’un dictionnaire du Nouveau Monde

où les murmures du fils d’Hypnos (Morphée)

m’entraînaient en ces sentiers créés

de toute pièce (d’ écriture)

par la plume d’or

du grand Hugo





un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle





Un vers encore encore un vers

Beauté était aussi de la fête

Si la belleza sostiene una cabeza

Bien puede sostener el mundo

Ce que ma petit monnaie d’apprenti traducteur

transforme en :

« Si Beauté maintient droit une tête

Elle peut, aussi bien, soutenir le monde »





Ce monde qui menace de s’écrouler,

Comme chacun sait,

(ou devrait savoir)

Depuis que l’on est passé dans le temps de l’Anthropocène

Une « prise de Terre » qui nous prend à revers

Avec sœur Chauve-Souris

Et frère Pangolin





(la suite manque…inévitablement)





Citations : Victor Hugo, Antonio Gamoneda