COMME UN BOUQUET FINAL

Cela s’est passé diront un jour ceux et celles qui liront mes carnets de nuit Cela s’est passé et ne s’est pas passé Cela s’est passé jeté sur le papier sans souci d’être lu : bouillons de rivière brouillons hâtifs brouillages de passages venus sans crier gare sous la pointe du stylo sans repentirs Cela s’est passé Cela est venu Cela a bifurqué de parades en paronymes d’oboles en paraboles de paroles soufflées en paroles retenues dans l’oreille en secret Cela c’est aussi le passé simple et le passé composé la nuit blanche et la nuit transfigurée le je comme moi et le je comme un autre Cela c’est la neige qui noircit ma page et c’est le repiquage de poèmes absents de toute anthologie Cela c’est comme on dit des feux d’artifice une sorte de bouquet final

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

BROUILLONS BOUILLONS D’ÉTERNITÉ





BROUILLONS BOUILLONS D’ÉTERNITÉ

Je ne fais jamais de brouillon mais ce texte qui s’écrit sans foi ni loi ne viendra peut-être jamais au jour. S’il apparaît quelque part, en numérique immédiatement, ou plus tardivement, et de manière bien plus rare, sur la page d’un livre, ça voudra dire qu’à partir de ce texte qui n’est pas un brouillon, mais une ébauche, une esquisse et même parfois, « tel quel » le texte sorti du premier jet…ça signifiera que le texte a été revu, recopié, transféré des doigts sur le stylo aux doigts sur le clavier du traitement de texte.

Brouillon, bouillon de culture, comme le titre d’une célèbre émission de télé.

Brouillon pour bouillon, je préfère le Bouillon Racine.

C’est toute une histoire d’Art déco et d’os à moelle.

C’est toute une rue qui se termine avant la place du théâtre de l’Odéon,

par la Librairie-Galerie Racine qui édita Une minute d’Éternité.

La photo ci-dessous en fait foi.

Décidément depuis que les brouillons fétiches d’écrivains ont disparu…tout est permis !

édité l’an 2008…et déjà disparu…mes livres de poèmes sont une espèce en voie d’extinction
"Si notre cœur était assez large pour aimer la vie dans son détail,
nous verrions que tous les instants sont à la fois
des donateurs et des spoliateurs
et qu'une nouveauté jeune ou tragique,
toujours soudaine,
ne cesse d'illustrer
la discontinuité essentielle du Temps"

Gaston Bachelard