JE ME SOUVIENS D’EL DESDICHADO

Je me souviens d'el desdichado
Je me souviens du soleil noir de la mélancolie
Je me souviens que ma mère disait parfois qu'elle avait le cafard
Je me souviens des cucarachas dorées 
Je me souviens de mon père Noël Dorio
Je me souviens de Marie Jeanne qui s'est jetée du pont de la Garonne
Je me souviens du Val d'Aran
Je me souviens des pastilles Valda
Je me souviens de Jean Valjean




Je me souviens des Misérables
Je me souviens que je devais faire un brin de causette aux villageois installés sur leur chaise devant leur porte les nuits d'été
Je me souviens des fauvettes de Mai et des chers corbeaux déli-ci-eux
Je me souviens d'avoir déniché des petites pies qu'on appelait des agassous
Je me souviens du dépit de l'homme à l'oreille coupée
Je me souviens des Aliscams de Paul-Jean Toulet :
Prends-garde à la douceur des choses
Je me souviens de Tous les garçons et les filles de mon âge
et des cactus



QUELQUES LICENCES POÉTIQUES et un vers sublime





QUELQUES LICENCES POÉTIQUES

et un vers sublime





Alphonse de la

Martine Aubry

La maire de Lille

La mer de Debussy





Verlaine qui a trop bu

Voit un loup sauter la haie

Comme on aime comme on hait

Et merdre dit le Père Ubu





Prévert des mille bouquets

Quand il joue au bilboquet

Pense aux filles aux mille beaux culs

Qui l’aurait dit qui l’aurait cru ?





Laurel et Hardy mangent des cafards

Qu’ils avaient pris pour des olives noires

Je bois du café et j’ai le cafard

Laforgue appelle ça l’humour des corbillards





Comme sur un billard à quatre bandes

Et d’énigmes en énigmes

Volent mes licences poétiques

Le paradis ayant l’enfer pour borborygme

Qui d’après vous sortit de sa plume ce vers sublime ?