L’EDEN DU GRAND DÉDAIN

L’Eden est mort à Auschwitz et à Marioupol mais les hommes politiques qui se croient le temps d’un mandat éternels ont oublié de l’enterrer

L’Eden du Père Fouettard qui cloue le couple premier, Adam le Rouge, Ève la Belle, sur l’arbre interdit de la Connaissance -était-ce comme le veut la légende un pommier, ou un figuier mot-dit, un oranger d’Irlande –là où les arbres n’ont jamais donné que des grenades dégoupillées 1

D’Eden il n’y eut jamais Mais de Grand Dédain pour la partie inférieure de l’humanité et qu’aujourd’hui même l’an 22 du siècle XXI les seigneurs talibans recréent de toute pièce dans leur Eden Afghan

Eden d’un paradis monstrueux alliant les sourates et la kalachnikov

Assez ! Assez ! de cette humanerie crie Nougaro petit taureau troquant ses attributs pour une couronne d’olivier Il serait temps que l’homme s’aime Depuis qu’il sème son malheur 2

Il serait temps que Pauline (Julien) et Anne (Sylvestre) nous remurmurent une sorcière comme les autres : Celle qui parle ou qui se tait Celle qui pleure ou qui est gaie

Ou bien Juliette Noureddine faisant renaître nos frangines en libertines en gourgandines

Ou bien ou bien la partie n’est jamais gagnée

Voilà que les juges suprêmes américains tendant l’oreille aux suprématistes en remettent une couche et dans la droite ligne des souffrances légitimes et sacrées que doivent subir la partie féminine de l’humanité veulent transformer « la (soi-disante) première démocratie du monde » en état théocratique

Eden Eden quand tu nous tiens tu nous les brises Les seuls paradis sont les paradis qu’on a perdus 3

1 RENAUD La ballade nord-irlandaise 2 NOUGARO ASSEZ ! 3 Marcel PROUST

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IL N’EST PIRE DOULEUR


Nessun maggior dolore che ricordasi del tempo felice nella miseria
Dante Alighieri Inferno
Il n’est pire douleur que le souvenir du bonheur au temps de l’infortune

Ceux qui respirent parlent rêvent
Celles qui rêvent parlent respirent
Vivant libres aimant désirant espérant

Celui qui vorace et triste enfermé dans son palais
A l’effrayant pouvoir de déclencher la guerre
D’envoyer ses soldats ses bombes et ses tanks

Ceux et celles qui respiraient parlaient rêvaient
Vivant libres espéraient aimaient désiraient
Nos frères et nos sœurs soudain vivant l’Enfer



LE POÈTE L’HISTRION & L’HISTORIEN





Ce m’est douleur dolente et dure
Rutebeuf

Ce m’est doux leurre
Amorce d’une fausse complainte
D’un Enfer imaginé par Dante
Nella citá dolente 

« Vous qui rime me demandez »
Ce n’est pas l’heure de se lamenter
À l’exemple de Job « raillé par sa femme »
Dans un tableau de Georges de la Tour

Ce m’est doux leurre
De broder ces aimables détours
Dans une France rance et moisie
Par l’horrible Zémour

*

Complément 

Non l’histrion n’aura pas le dernier mot
"L’historien n’en veut pas de ce dernier mot :
Il est là pour restituer à ces vivants d’hier l’indétermination de leur être,
la plasticité de leur temps, l’ouverture de leur avenir.
Loin de sceller les sépulcres ou d’apposer les sceaux de la fatalité,
L’HISTOIRE EST UNE ÉCOLE D’AVENIR."

Johann Chapoutot
Que sais-je ? 
Les 100 mots de l’Histoire





ENIVREZ-VOUS ! (suite)









Cet enfer marchand

Tout s’achète Tout se vend

La fricassée de l’âme

Avec son automobile





Cet enfer marchant

Sur l’éducation et la santé

L’art et la créativité

Métamorphosant les individus

En consommateurs zombis





Cet enfer du Tout Économique

Et de leurs hommes de main

Thuriféraires offrant l’encens

Aux dieux de la Bourse

Et du Produit Intérieur Brut





Cet enfer qui te prive

Des ressources infinies

De ton for intérieur

Qui t’interdit de goûter

L’art vivant du théâtre

Où les paroles sont plus fortes

Que tes actes privés





Tes actes privés d’amour de vin

De poésie de liesse et de l’ivresse

Baudelairienne…Enivrez-vous

Pour ne pas être les esclaves martyrisés

Du Temps…et du discours marchand !









Enivrez-vous JJ Dorio dit C. Baudelaire

	

QUELQUES LICENCES POÉTIQUES et un vers sublime





QUELQUES LICENCES POÉTIQUES

et un vers sublime





Alphonse de la

Martine Aubry

La maire de Lille

La mer de Debussy





Verlaine qui a trop bu

Voit un loup sauter la haie

Comme on aime comme on hait

Et merdre dit le Père Ubu





Prévert des mille bouquets

Quand il joue au bilboquet

Pense aux filles aux mille beaux culs

Qui l’aurait dit qui l’aurait cru ?





Laurel et Hardy mangent des cafards

Qu’ils avaient pris pour des olives noires

Je bois du café et j’ai le cafard

Laforgue appelle ça l’humour des corbillards





Comme sur un billard à quatre bandes

Et d’énigmes en énigmes

Volent mes licences poétiques

Le paradis ayant l’enfer pour borborygme

Qui d’après vous sortit de sa plume ce vers sublime ?