Sonnets sonnez les cloches à vos lecteurs Lecteurs bénins se contentant du style Lecteurs rétifs bornés aux créations hostiles Abatteurs d’arbres acteurs acupuncteurs Lecteurs lectrices mes yeux et mes fontaines Mes vieilles branches torrents rus ruisseaux Ô vous épars aux quatre coins du monde Mes beaux visages mes gambades et mes sauts Lecteurs lectrices éperons qui me guident Tantôt passant sur mes erreurs de rimes Tantôt tout feu chantant la vie violence Ô mes sonnets sonnant sans fiel sans arrogance De la vie bonne faisant leur miel Ô mes chansons De mes douleurs adoucissant les souffrances Avec Clément Marot Le Prince des Poètes ( 1496 ? 1544) De la série : Lir’écrire encor des sonnets ? Il fait être sonné !
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MUSIQUES SUR L’ARC DE L’ESPACE-TEMPS
MUSIQUES SUR L’ARC DE L’ESPACE-TEMPS
en vers décasyllabes qui rebiquent
À certains moments, longs ou brefs, répétés ou isolés, tous les poètes qui le sont vraiment entendent l’autre voix. Elle est étrangère et c’est la leur, elle est à tous et à personne.
Octavio Paz
Les promesses de l’aube : le soleil
est un ballon l’ancre est une ficelle
venue d’un trait de plume. Ma sœur femme
100 têtes* s’entête et fait les yeux ronds
aux lettres qui sont le sel de nos vies
Œil attrayant œil arresté** Mon œil
s’oublie et s’enroule autour de la barque
du pêcheur d’étoiles À la croisée
des voies à six voix et viole de gambe.
La mer, l’aile falquée d’une mouette,
les traits de Braque et du pauvre Ni
Colas sautant du toit-terrasse d’Antibes.
D’oc et d’ocres, de violet et de noir,
les notes s’égrènent et s’engrainent, l’espace
accordé au désir d’éternité.
Là-bas l’improbable et l’insaisissable.
Blablablabla, petit carré de terre
où l’on sème ses graphes et ses griffes.
Une aile un rire une passerelle
dans l’arche où chaque voix tresse une corde
nouvelle à son arc. Collages, ramages,
En marge : Où est l’oiseau ? Où est la
femme ? Où est la main des roselières ?
Et le cri de l’oiseau-lyre : Plus loin
Toujours plus loin ! Sous le buvard des cendres –
douleurs, souffrances, noirceurs -, il y a
le miel du poème. Chant général :
mientras la oscura tierra gira
con vivos y muertos. *** Et bien d’autres
musiques sur l’arc de l’espace-temps.
*Max Ernst ** Saint Gelais *** Pablo Neruda
« pendant que la terre obscure tourne
avec les vivants et les morts »
Martigues septembre 2013