- À quoi sert la poésie ? - À vivremieux premièrement À desserrer l’étaudu quotidien À écrire dans un style contraint Entre le son et le sens À épuiser les manières de dire ce que n’est pas la poésie - Mais encore me demande-t-on Je donne alors une raison plus personnelle -Je crois que si je n’avais pas écrit des poèmes comme d’autres font de la danse, de la musique (avant toute chose) ou du théâtre, je serais devenu fou.
(Une folie douce sans doute peut-on penser mais le reste du dialogue s'est évaporé)
J’ÉCRIS TROP J’IMAGINE à dada sur mon papier
J’écris à propos de tout et de rien
J’écris du vent dans les branches de sassafras1
J’écris ça à ma petite lingère
J’écris pour le luth et pour les cœurs simples
J’écris pour ma grand-mère la dictée éternelle de son certificat d’études
J’écris des petites choses qui font plaisir qui flattent ou qui embêtent 2
J’écris des œuvres anthumes pour la postérité
J’écris en feuilletant les écrits des autres
Ces pages d’un temps autre
Ce temps vécu en la contrée étrange D'une poésie où j'ai souvent L'illusion d'être ange
1 René de Obaldia (22 octobre 1918-27 janvier 2022) 2 Émile Berr (6 juin 1855- 9 octobre 1923)
Échangeant nos mémoires cousues de fils noirs ou dorés de chansons d’un autre âge d’il y a plus d’un an que j’t’attends Celui que l’on fut : jeune homme à la deux chevaux dessinée par Giacometti Celle que l’on a été : traversant l’Atlantique en Concorde dans une robe d’Arlésienne signée Christian Lacroix Échangeant nos parolesdans une poésie qui boîte en prose mais qui poursuit tant que vivons notre diction Une langue qui, puisant dans la réserve, nous préserve de l’aphasie…
Une trace
Laisser une trace
Comme un baiser
Un sourire
Et disparaître
...
N être plus
Qu’un souffle
Dans les feuillages
Une couleur
Une odeur
Un poème
Interrompu
...
Que de mots tenus
Sur une route incertaine
Nous sommes ainsi
Proches et lointains
Dans la fraternité
Et le souvenir vivace
...
L’orage attend
Son heure
Nous rêvons alors
Des amis disparus
Leurs sourires
Leurs poèmes
Bien inscrits
Tout près du cœur
...
Il pleut longtemps en nous
Danielle NabonneUN BEL ÉTÉL’éclair de l’instant L’Attention portée aux chocs verbaux Qui rencontrent nos émotions JJD
Michel Cosem qui vient, hélas, de nous quitter, n’a jamais laissé passer la fin juin sans m’envoyer une petite carte bristol où il me souhaitait, de son écriture simple et élégante, un bel été. J’ai imaginé qu’à l’instar de ce premier poème que vient de m’envoyer Danielle Nabonne, chacun.e d’entre vous, pourriez participer, à votre guise (poème ou prose poétique), au paradoxal far niente d’un temps suspendu où la vie semble ne reposer que sur notre bon vouloir. Envoyez vos textes svp sur mon adresse mail ci-dessous et je les "posterai" les uns après les autres, en souhaitant qu’ils suscitent en vous un désir d’en faire votre miel (en lisant en écrivant). Merci d’avance pour votre désir d'échanger nos belles utopies. Jean Jacques Dorio