Il pleut J’écoute Chopin C’est dimanche
Il se peut que quelqu’un jadis ait écrit cette ligne
Et d’ailleurs c’est sûr puisque je la lis
Il ne pleut pas J’écoute mes acouphènes C’est la nuit de lundi à mardi
Le même qui la première ligne écrivit me racontait (puisque je l’ai bien connu) qu’il avait sué du sang (sic) pour apprendre à lire
Et pour cause il venait d’une ferme où l’on ne parlait qu’occitan
C’est bête à dire mais l’école de la République lui interdit de parler et d’écrire sa langue première puisque c’était » pas toi »
Mais j’oublie ces considérations inactuelles et j’essaie de jouir de la vie de chaque jour dans la fête comme dans la défaite
À cor et à cri
Il pleut des cordes d’eau
Donnons-nous la main
(pour lire cet haïku)
A NOIR
Écrire ainsi c’est complètement inactuel Mais ça m’amuse C’est un tour de passe-passe A noir écrit à blanc Sous la dictée du dedans Si je m’appelais Victor Hugo J’aimerais de cette lettre blanche le bruit charmant Un bruit d’esprit qui s’évapore Comme un poème finit Quand vient l’aurore