Ils vivaient dans un monde étrange et chatoyant
L’univers miroitant de la civilisation mercantile
Les prisons de l’abondance
Les pièges fascinants du bonheur
Georges Perec
Ceux-là plutôt fauchés s’endormaient pourtant sur leurs lauriers
Rêvant chaque nuit de faire fortune
Pour s’offrir le bonheur à portée d’images
Offertes par Madame Express
Simples peignoirs de bain griffés de solitude
chaussures british à la patine exceptionnelle
et plus tard quand quelque argent leur viendrait
le divan Chesterfield avec les gants de pécari
le mobilier les bibelots les achats à la mode
Ceux-là étaient nés trop tôt pour lancer le pavé de mai 68
Qui auraient redonné sens à leur petite histoire
Ceux-là s’étaient condamnés à n’exister
Que sur le théâtre d’ombre
Des « Choses »