DIX MINUTES AVANT MINUIT quoi je vais pondre pour ma 6 millième intervention sur le blog poésiemodedemploi ? (ouvert le 8 janvier 2006 : un poème par jour, écrit chaque nuit)) quoi je vais musiquer lexiquer dramaturgiquement faire exister Huit minutes avant minuit : sens et contre-sens comment écrit-on quand on fait de la poésie de personne au carrefour des marginalités et des pensées sauvages qui ont en horreur le cogito ? Cinq minutes avant médianoche cinq petits leurs culs en rond misère regardent le boulanger faire le lourd pain blond trois minutes avant minuit je suis absorbé par l’activité d’écriture à la pointe fine et par son incompatibilité avec la pensée qui s’énonce clairement Et voilà 00.00 c’est ainsi que s’affiche minuit deux zéros suivis de deux zéros séparés par un point un point inutile pour ce texte (ce commencement qui n’en finit pas) interdit à ceux et celles qui en lisant projettent leurs idées toutes faites passage du 3 avril au 4 avril 2023
Archives de l’étiquette : minuit
BILLEVESÉES
Il faut accommoder mon histoire à l'heure Michel de Montaigne
Je lis 00 : 00
Que je traduis par
Minuit pile
J’éclaire la chambre
Laissant entrer en moi
Ses murs blancs
Du non-agir
Cher au sage chinois
Je fais mon miel
Bouche cousue Mots tus
Mille fleurs tournent dans ma tête
Que mon bout de papier
Ne peut accueillir
(N’est pas Ponge qui veut
Qui de la moindre chose
Se frottait les mains)
Je lis à présent 01 : 00
Une heure a roulé
Sur mes billevesées


AUTOUR DE MINUIT QUAND SONNE LA CAMPANE DES MORTS (reprise du poème 3)
Autour de minuit Je bats la campagne Un flottement d’images Peu propice à fixer les mots Tous ces mots ces mots-la Qui ont comme la servante au grand cœur d’étranges douleurs Je bats la campagne Comme jadis les faiseurs de Fatrasies Faisaient fumer la pipe à leurs chiens Ou bien battaient le rappel des fêtards d’un mariage En faisant sonner la campane des morts Autour de minuit Une heure a passé Campane et campagne Servante au grand cœur Poème présent range ses outils Saoulé d’images et de mélancolie Le lecteur peut se rendormir
DIRE DE LA POÉSIE

SANS TITRE
Dire de la poésie…un petit feu pour maintenir
son souffle…c’est un sonnet dit
en pleine nature…au-dessus d’un lac
des Pyrénées ou des Andes…
c’est autour de minuit
Dire de la poésie…son corps immense…
faisant bouger ce qui a déjà été écrit…
hier…il y a cent ans…ou mille
Dire ce qui n’a jamais été dit…même
par celui ou celle qui…chemin faisant…
ont écrit ce sonnet raccourci…
qui saute la dernière ligne…
sans personne pour l’écouter…
sans titre
(une repasse sur le clavier avec quelques retouches)
AUTOUR DE MINUIT

Autour de minuit une énergie molle
Je m’étais endormi je me réveille déjà
La nuit sera longue ou ne sera pas
En attendant j’abandonne mes vers
Pour lire dans le marc de thé
Issu du Sichuan si j’en crois l’étiquette
Je l’étale sur ma page
Et savoure son breuvage
Fait de yin et de yang
Vibrations ondulations
Des signes et des caractères
Porteurs de métaphores
Qui filent entre les doigts
15/01/2021