MARACAIBO RÉVEILLE DE VIEUX RÊVES

Vivre d’abord et rien que vivre.

Écrire, c’est de l’à-côté obligatoire.  

Louis Brauquier    





Le poète Louis Brauquier après avoir longtemps bourlingué, se souvenait un soir de Maracaïbo, où, ajoutait-il, «  je ne suis jamais allé de mon vivant ».





  Son poème de fausse mémoire permet d’affirmer à Dorio, à contrario, qu’un de ses itinéraires le conduisit, le 29 décembre 1969, il y a exactement un demi-siècle, à cette ville vouée à la malédiction d’une marée noire séculaire.





  Ce poème écrit face au champ de pétrole -et qui rencontra plus tard une page imprimée- en atteste :





    Une mer alitée

Il fallait voir ses cendres

Violets d’encres noirs





  Des oiseaux se baignaient

Aux embruns de pétrole

Cris hideux ébarbulés





  Fourbu le soleil

Se laissait mourir

Assis sur un derrick





    Itinéraires JJ Dorio Édité par P.J. Oswald 1975    

Que sont mes ami.e.s devenu.e.s
Qui eurent dans leurs mains
Cet exemplaire ?

	

MARACAÏBO





Louis Brauquier qui fit retraite

à Saint Mitre-les-Remparts

se souvenait un soir de Maracaïbo

où je ne suis jamais allé de mon vivant





Son poème de mauvaise mémoire

permet d’affirmer à contrario

à Dorio

qu’il passa un soir à Maracaïbo





Il y écrivit d’ailleurs

face au champ de pétrole

un poème mineur

recopié ci-bas

que Brugeilles illustra

*

Une mer alitée

Il fallait voir ses cendres

Violets d’encres noirs





Des oiseaux se baignaient

Aux embruns de pétrole

Cris hideux ébarbulés





Fourbu le soleil

Se laissait mourir

Assis sur un derrick





Itinéraires

Edité par P.J. Oswald

1975





Claude Brugeilles
graphisme d’une nuit
moulin de Jézeau
(hautes pyrénées)
1975