DES POÈMES RIEN D’AUTRE

Des poèmes

Rien d’autre

Venus d’ailleurs

Ou bien d’ici

D’un voyageur

Qui n’a pour bagage

Qu’une voix

Qui persiste

Mais qui ne signe pas

Des poèmes

Poste restante

Glissés entre

Deux pierres

D’une restanque

Écrits en marge

D’un monde politique

Qui s’étripe

Des poèmes

Écrits au lit

D’une rivière

Spirituelle

Garonne Ariège

Où neigent

Des rimes inactuelles

Des poèmes enfin

Nés au mitan du siècle dernier

Portés par de vagues réminiscences

Jusqu’au quart du siècle présent

Sans garantie d’authenticité

Mais qui ont le privilège

Somme toute

D’une certaine longévité

Martigues 27 décembre 2024

À DEUX MAINS

Avec ma main première (la droite), j’écris des poèmes. Je m’aventure sur des terres inconnues avec les moyens du bord : la plume sergent major, la feuille blanche, les réminiscences, les techniques d’un vieux singe désireux d’inventer une nouvelle grimace, la fantaisie.

Avec ma main seconde, je puise dans le bien commun des savoirs diffus, qui fleurissent les dictionnaires, les encyclopédies, espérant, comme un naufragé, y trouver un refuge, du moins pour la journée.  Là, point de page blanche, mais un cahier d’écolier, bien quadrillé et que je renouvelle quand sa dernière feuille est pleine à ras bord.

Et avec ta main troisième ? me demande le petit malin qui a lu ces lignes en n’en croyant rien.

une autre manière d’écrire dans un dessin qui crâne

POÈMES NON LUS POÈTES DISPARUS

Jamais on n’a autant écrit de poèmes et jamais on n’en a aussi peu lus

J’ai lu ça il y a des plombes

J’ai lu aussi que les neuf dixièmes des livres sont inutiles mais on ne peut discerner lesquels qu’après coup

Longtemps Longtemps Longtemps après que les poètes ont disparu

J’ÉCRIS MES DERNIERS POÈMES

J’écris mes derniers poèmes

C’est une décision bête

Ou sage je ne sais pas

Je jette mes derniers grains

De sable sur le papier

Où j’ai tant et tant écrit

Par centaines par milliers

Mes petits propos poèmes

Maille à maille en vers libres

Ou mesurés (ces derniers

Se jouent en heptasyllabes)

J’écrirai désormais

De la prose sans manière

Sur la grève crépusculaire

Sans Regrets sans repentirs

J’écrirai mes feux follets

Rieurs taquins facétieux

Petites flammes de rien

Veilleuses d’éternité

Martigues 29 octobre 2024

À DEUX MAINS

À DEUX MAINS

Avec ma main première (la droite), j’écris des poèmes. Je m’aventure sur des terres inconnues avec les moyens du bord : la plume sergent major, la feuille blanche, les réminiscences, les techniques d’un vieux singe désireux d’inventer une nouvelle grimace, la fantaisie.

Avec ma main seconde, je puise dans le bien commun des savoirs diffus, qui fleurissent les dictionnaires, les encyclopédies, espérant, comme un naufragé, y trouver un refuge, du moins pour la journée.

Là, point de page blanche, mais un cahier d’écolier, bien quadrillé et que je renouvelle quand sa dernière feuille est pleine à ras bord.

Et avec ta main troisième ? me demande le petit malin qui a lu ces lignes en n’en croyant rien.