J’écris sans le chat de l’écrivain à portée (il ne manquerait plus que ça !) J’écris sur la couverture d’un livre paru en 1975 (mon premier) J’y écris parce que quand son éditeur P.J. Oswald a fermé boutique il m’a fait parvenir ce qui lui restait : « les épreuves en placard » (que j’ai descendues du grenier pour mon jardin d’enfance pour les brûler avant de quitter pour l’avoir vendue ma maison) et, à part, ce que j’ai sauvé des flammes, la couverture proprement dite, ornée d’un « graphisme » du peintre ami Claude Brugeilles avec un verso, sa tranche (PJO JEAN-JACQUES DORIO ITINÉRAIRES) et les troisième et quatrième de couverture J’écris Phœnix Hôte de mes nuits d’écriture J’écris sans titre : ni titre d’une quelconque profession (écrivain, poète, rentier) ni titre du texte qui s’écrit (il viendra -ou non- après coup) J’écris au lit entouré de murs blancs, de silence absolu (exceptés ces maudits acouphènes que j’ignore la plupart du temps) de livres (sur lesquels je « m’appuie » à tous les sens du terme) et du smartphone en mode lui aussi silencieux que je consulte pour telle et telle raison (un nom propre ou commun, la relecture d’un poème, un article de commentaires, etc) J’écris ensuite une fois les trois pages sus-indiquées recouvertes entièrement, sur le clavier de mon ordinateur, mais seulement le lendemain matin, recopiant mon premier jet (écrit scrupuleusement sans la moindre rature) J’écris alors musicalement avec des chaînes délivrant sans blabla du baroque, du jazz, des musiques populaires du monde entier Je réécris alors, évidemment, en modifiant quelque peu, le texte manuscrit : soit en supprimant des lignes, soit en m’arrêtant sur un mot souligné en rouge par l’application word pour vérifier l’orthographe, soit pour un autre mot ou expression insatisfaisants, en consultant mon dictionnaire personnel de citations, commencé depuis belle lurette et qui s’accroît de jours en jours J’écris aussi avec mon Petit Robert à portée, les 2 volumes du Robert Historique pour consulter surtout les « schémas » (dernier en date Vieillesse), mais aussi les lexiques fournis par la toile, en particulier celui du Crntl J’écris, comme ceci, comme cela, et comme je n’ai plus d’espace sur ma quatrième de couv je m’arrête là ce lundi 5 juillet 2021 à 2h23
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DICTIONNAIRE MA BABEL
Dictionnaire ma Babel Ponge tournait et retournait en tout sens son Littré Moi c'est Robert alias Alain Rey Dictionnaire agité Telle l'argile du potier Qu'il nous faut bien malaxer Afin de la désaérer Dictionnaire me voilà Écumant tes signes émigrants Épuçant une page manuscrite de l'oncle Gustave (Flaubert) à l'état brut, Écrite, disait-il, comme un ornement de marquèterie Dictionnaire mon algèbre Réduisant les fractures de la langue Mon dico rebouteux, Boute en train qui me traîne, me trouble et m'incarne, Me fait subir, article après article, ses coups de marteau spirituel Dictionnaire labyrinthe Impasses et fausses pistes Chemins qui bifurquent Où l'on exerce ses yeux fertiles Tâchant toujours d'y persévérer
ROBERT
UN DICTIONNAIRE À PART MOI
J’utilise le petit chaque jour. J’en ai besoin quand je reprends ces textes écrits la nuit, comme celui-ci, et que je les recopie, non sans quelques modifications, sur world. J’ai acheté le premier dans une librairie de la place du Capitole, dès sa sortie, en 1966. Michel Cournot dans le récent Nouvel Observateur, nous demandait de l’acquérir tout affaire cessante, même si pour le voler, pratique courante à l’époque, on devait prévoir un grand imper, façon inspecteur Colombo. J’ai remplacé cet exemplaire premier, trop fatigué, par « l’édition des 50 ans », un demi-siècle, dix lustres après, dans lequel Alain Rey, le seul père spirituel encore vivant, et bien vivant, a fait appel à l’artiste Fabienne Verdier, pour « illuminer » de 22 tableaux le tout. Notre Roi, oui c’est la traduction de Rey, n’a pas caché sa joie devant les projections de l’artiste. Il a accompagné chacune d’un bref article mettant en jeu deux termes saisis au vol « transformant en langage humain le chant de la Terre ». De Arborescence/Allégorie à Voix/Vortex. « La voix humaine convoquera d’autres voix, jusqu’aux voix du silence. »

pour l’édition des 50 ans