écrire chaque jour
c’est se mettre en jeu
oublier son moi-je
en recopiant des citations
en traduisant
en inventant comme à l’instant
ce qui ne s’est jamais écrit
en laissant aller ses fragments
qui nous déportent
vers on ne sait trop quoi
vers on ne sait trop qui
J’ai beaucoup lu. J’ai beaucoup vu. J’ai beaucoup dit. Je ne comprends toujours pas. Je ne comprends presque rien. Presque. Je continue. Je cherche loin des pièges et des concepts plus obscurs qu’une forge désertée. Loin des singes grammairiens qui bombent leurs poumons vides. Je reconnais les poètes à leur innocence essentielle : leur refus obstiné des réponses, leur amour de la dispersion et du secret, du rire et du monde reconstitué dans quelques mots confrontés à Nature. Quelques-uns affirment même que « Étoile n’est pas un nom ». Ni, Mer …sans doute.
Et Amour ? Et Mort ?
La Poésie dit…ne peut être qu’une formule.
On fait.
Toujours au présent scintillant…d’un noir inscrit sur la mer…entre les vivants et les morts.