-J’ai besoin d’une feuille noire.
–Pourquoi donc ô poète
Quelqu’un t’a-t-il maudit ?
-J’ai besoin d’écrire ce dialogue impossible.
–Espèce de poisson ondoyant de sommeil.
-J’ai besoin d’une page blanche.
–Le temps d’un flux sur la grève.
-J’ai besoin de ce blog où l’écriture
ne sait sur quel pied danser.
-Comme les masques blêmes du néant ?
–J’ai besoin que ces lignes me déplacent.
–Mets sous la clef ce poème
Et n’en parle à personne.
-J’ai besoin de dire et de contredire
ces phrases d’un monstre sacré
qui ont glissé sur la page de ma nuit blanche.
–Songe effaré Tout se lève
Tout retombe Tout a flotté.
25/01/2020
23h25
en italique le lecteur aura reconnu ces « vers inutiles de pure poésie »
nommés ainsi dans la préface des Orientales
« Inutile signifie ici : n’ayant de valeur qu’en eux-mêmes,
et par rapport à rien d’autre,
et d’autant plus chargé de prix ».
Paul Bénichou
Le sacre de l’écrivain

dans l’espace ondoyant
d’une nuit