SIGNES ÉCRITS COMME EN HYPNOSE

une page de signes et d’écriture




les signes que je viens de tracer
diction


« écrite ou non la parole est une musique de temps… »
diction

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Seule l’imagination, instrument de la veille généralisée, parce qu’elle ne connaît pas le sommeil, est capable de supporter, sans vouloir les contraindre, la variété sans limite des choses et des êtres, et leur correspondance, de rendre possible qu’ils constituent un monde.

                                                                                  François Roustang 1923-2016 (Hypnothérapeute)

Les signes que je viens de tracer en une minute ou deux, à 7 heures du matin avant mon lever…

Les signes me regardent comme autant d’autres en moi, d’autres facteurs venus m’apporter

le courrier du matin…

Et comme d’autres lectrices qui me ressemblent et me relancent en vibrations, résonances imaginatives,

écheveaux de la femme du héros errant de l’Odyssée.

Les signes que j’écris depuis 9 ans et chaque jour, comme en hypnose,  où tout vient de la faculté né de longues pratiques, de savoir peu à peu lâcher les chevaux de nos cinq sens pour devenir capable « de supporter la variété sans limite des choses et des êtres …»

Hypnographies de mes identités jamais fixées mais sans cesse en mouvement…

Traversées comme autant de coups de plumes qui jamais n’aboliront l’extraordinaire hasard d’exister.





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« Écrite ou non, la parole est une musique du temps et le temps nous presse de comprendre.»

Roger Judrin (1909-2000)

Mais si je suis parfois pressé de paroles et d’écritures qui font de confusion la marque, en revanche, pour « comprendre » ce qui est en train de passer, c’est une autre affaire, une autre paire de manches.

C’est le long cours d’une vie de doutes et de questions sans réponses immédiates…

Ce sont par essais successifs faire le tour des énigmes en proposant plusieurs voies d’entrées…

en laissant le corps flotter vers ces dimensions d’inconnu et d’étonnement qui sont en nous le plus souvent ignorées…

Quelquefois un mot vient puis un autre…

Mais ce n’est qu’à la sortie, après notre dernier soupir, comme disait je ne sais plus quel ancien,

que d’autres que nous, s’ils le souhaitent et en ont les capacités, feront le conte de nos essais, pertes certaines, profits légers…

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2 commentaires

  1. Et alors en effet qu’est-ce que ça dit la poésie?

    Ça dit l’éternité d’un instant, la présence d’un sens multiplié par une métaphore, un hapax, c’est-à-dire une formule inédite, soudain lumineuse, venue du don des muses, auxquelles on ne croit pas vraiment, mais quand même… et aussi, bien souvent, ça dit le non-sens forgé par le « long et raisonné dérèglement de tous les sens »…(version Rimbaud).

    Mais on peut le dire autrement avec Alberto Manguel :
    « Sans doute la persévérance d’une voix est-elle l’unique vraie justification de la poésie »

    Persévérer ? Tiens, tiens, ça nous rappelle quelque chose, venu de ce philosophe qui dut se cacher pour vivre, tout en écrivant le livre qu’il savait trop audacieux et qui l’aurait conduit au cachot, ou pire, s’il avait paru.
    . Ça nous rappelle, ce renversement des causes et des valeurs, inscrites dans l’Éthique de Spinoza : Ce n »est pas parce que tu es belle que je te désire Poésie, mais c’est parce que je te désire que tu deviens, au fur et à mesure que passe ma vie, de plus en plus belle..

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