vingt-neuf
DANS CE ROMAN À L’INVENTIVITÉ DÉBRIDÉE, les méprises, les ratages, les confusions faisaient florès : des « boniments à la noix de coco », (une incise « proustienne ») côtoyaient les paraboles sur la chute, provoquant le rire de Monsieur Bergson, une chanson de rien de rien, où l’on repart à zéro, l’inspiration buissonnière qui nous fait imaginer, en sortant de l’école, un chapitre nouveau aux Illuminations, le souvenir d’une procession de Semaine Sainte à Séville, où un mécréant jeta un petit chat sur le cortège (immédiatement et rudement arrêté par les tricornes de la Guardia Civil)… et le reste.
Dans ce roman à portée de main de toutes les insomnies, et dont les pages s’ouvrent toutes seules sur nos plus belles fantaisies.
trente
DANS LA NUIT JE PERDS LE FIL de mon roman feuilleton.
Suis-je victime des feuilles de poésie arrachées à l’automne ?
Dans la nuit, innocent, qui roule son langage dans du papier tabac.
Je rallume cet arbre qui semble brûler éternellement et que l’on nomme le flamboyant.
Dans la nuit où un loup maintenant s’introduit, le loup Alexandrin en quête d’Alexandrine.
Mon feuilleton reprend, avec cet enjouement, des voix de marquises qui tenaient salon dans les livres.
Dans la nuit qui échappe à tous mes lecteurs. (une phrase inutile ?)
trente-et-un
POURQUOI CHERCHER MIDI À QUATORZE HEURES ?
Midi le juste y allume ses feux
Pourquoi chercher à voir les yeux fermés ?
Cansous vos poguetz ir por tot lo moun
(Chansons vous pouvez traduire le monde)
Pourquoi lire encor des vers inintelligibles
La lutte du déca et de l’alexandrin ?
Un courant d’air passe alors sur ma page
Il touche à mes lignes
La mer est amère
Un cheval soudain s’y promène
Il hennit Nini
La perte du temps
Je me souviens que tu jouais Dolly
Cette pièce pour deux petites filles
Composée par celui qui par hasard
Naquit près de mon village natal
À l’accent rocailleux
Un goût de cendres sur la langue
Je te dis Adieu
évocations Paul Valéry, un troubadour, Gabriel Fauré, Reverdy.