J’ai joué au jeu de barre comme un fou
J’ai débarqué d’une avioneta à Cuzco (3399 m) et loin de tomber dans les pommes comme il arrivait à quelques gringos, j’ai joué au foot-bal avec des gosses dans un terrain de terre où volait la poussière
J’ai joué au béret et aux quilles
J’ai entendu la formule rituelle « Faites vos jeux rien ne va plus » au casino du Boulou et à celui de Royat
J’ai pratiqué l’écriture automatique et le jeu du cadavre exquis
J’ai bu le vin bourru et l’eau du puits bâti en pierres de rivière situé au fond du jardin
J’ai eu une enfance sans téléphone et sans télévision
J’ai appris par cœur maintes récitations
J’ai lu cien años de soledad et je connais de mémoire Juventud divino tesoro de Ruben Darío
J’ai écrit cette suite no más (sans plus) comme si en aucune manière elle m’appartenait, comme si l’autre (l’enfant, le vrai) était étranger à cet enfant aux cheveux blancs qui l’a tant bien que mal prosée
Martigues samedi 25 sept. 2021