J’écris toutes les nuits allegro ma non troppo
J’écris des écrits noirs de poésie barbouillés
d’accrocs de coups de raccrocs et d’hérésieJ’écris toutes les nuits sans plan sans idées
sans ratures sans projet d’écriture J’écris
en parlant comme disait Montaigne au papierJ’écris toutes les nuits mais nul miracle n’en sort
Fût-il misérable comme disait Michaux Jeteur de SortJ’écris toutes les nuits comme un rituel d’oubli
Tantôt sur une carte blanche tantôt sur une grise
Sur une carte sanguine une carte bleue comme une orangeJ’écris toutes les nuits sans rage excessive sans souci d’être
ce « performeur » que la foule fanatique applauditJ’écris avec Morphée bercé par Hypnos et Nyx
Qui m’accompagnent dans mes paliers ascendants
et descendants de mes longues phrases de sommeil
J’écris toutes les nuits Zébré d’incertitudes
Mais prenant plaisir à ce monde déphasé
par les changements de lignes et de mots
le croisement des gloses les essais résurgents