J’ÉCRIS À SHÉHÉRAZADE croisée à la bibliothèque des Mille et une Nuits J’écris toutes les nuits ces fragments narratifs qui me maintiennent en vie J’écris au-delà de tout contexte historique, les épîtres d’un troubadour du siècle XXI dépourvu de langue occitane J’écris ou plutôt je réécris ces vers virtuels qui eurent leur heure de gloire mais qui se sont perdus J’écris pour les lecteurs qui passent leur nuit à se réinventer en se cognant à leur for intérieur J’écris comme un conteur qui n’entrera jamais dans les pages d’un livre J’écris en mélangeant pensée magique et pensée d’un célèbre chimiste : Rien ne se perd Rien ne se crée Tout se transforme J’écris en transformant cet essai
Archives de l’étiquette : nuits
J’ÉCRIS TOUTES LES NUITS allegro ma non troppo
J’écris toutes les nuits allegro ma non troppo J’écris des écrits noirs de poésie barbouillés d’accrocs de coups de raccrocs et d’hérésie J’écris toutes les nuits sans plan sans idées sans ratures sans projet d’écriture J’écris en parlant comme disait Montaigne au papier J’écris toutes les nuits mais nul miracle n’en sort Fût-il misérable comme disait Michaux Jeteur de Sort J’écris toutes les nuits comme un rituel d’oubli Tantôt sur une carte blanche tantôt sur une grise Sur une carte sanguine une carte bleue comme une orange J’écris toutes les nuits sans rage excessive sans souci d’être ce « performeur » que la foule fanatique applaudit J’écris avec Morphée bercé par Hypnos et Nyx Qui m’accompagnent dans mes paliers ascendants et descendants de mes longues phrases de sommeil J’écris toutes les nuits Zébré d’incertitudes Mais prenant plaisir à ce monde déphasé par les changements de lignes et de mots le croisement des gloses les essais résurgents
SANS REPENTIRS NI RATURES
Emploi du temps des nuits où nous veillons solitaires
Chacun et chacune ruminant devant les nouvelles du monde
Les collectes de phrases
Les phares noirs des calligraphes
Les encres et les couleurs sur toile
Les musiques et leurs partitions alimentant la matière de nos rêves
Emploi du temps à travers ce temps présent
Où le public culturel (dont on nous bassine les oreilles)
Est coupé de la voie des poètes
Ces « inconnus célèbres »qui vont et viennent
Essayant de déchiffrer les plaintes et les joies
Des voix des médias et des rues
Et qui n’oublient l’inflexion des voix qui se sont tues
Cherchant inlassablement dans le plus grand silence
Ce qui, impossible de dire en paroles,
Doit passer par l’écrit
Emploi du temps en attente
À l’écoute à l’écart
Où nous puisons notre énergie
Dans ce cocon de mots
Qui font nos manuscrits
Toujours inachevés
Ondulations arborescences
Brouillons épars
Sans repentirs ni ratures
Et tout le reste est littérature
LE TEMPS l’arcane majeur
Le temps pour le poème
est l’arcane majeur
Le temps refiguré
dans une métaphore
Le temps désaliéné
« les promesses de l’aube »
brisées mais non perdues
dans un dire têtu
ni le même ni l’autre
Le temps des nuits entières
qui sonne sans raison
mais non sans résonances
L’horizon de lectures
d’une intranquillité
qui nous tue et rassure
Le temps qui nous murmure
La mémoire et l’oubli
L’amour des fatrasies
Et la sérénité

PASSONS AUX CHOSES SÉRIEUSES
Passons aux choses sérieuses
Quelques vers passe-partout
Battant des nuits la semelle
L’or du temps sans repentirs
Passons aux choses poèmes
Tant que marche la cervelle
Loin des hommes prédateurs
Qui déchirent et broient la vie
« Je » est universel
« Moi » moi le corbeau noir
Des peurs des guerres et des haines
Passons aux choses légères
Barques Voiles au soleil
De l’enfance au naufrage
La vie musique et poésie
Et par ici la sortie !
*