LES ARAIGNÉES ET LES VIEUX MAÎTRES ZEN Il y a beaucoup d’araignées Des mygales et des tarentules C’est aussi une pièce de boucherie l’araignée Et si tu l’as dans le plafond C’est que tu as une idée fixe Qui t’empêche de persévérer L’araignée tisse sa toile Comme le poète sa page Qu’il recopie ensuite En caractères d’imprimerie Loin du monde et du bruit En retrait à son rythme Dans la maison du vide Disaient les vieux maîtres Zen Débarrassés des objets Qui avaient encombré leurs vies Il faut imaginer ce dénuement Porteur de vita nova 6 avril 2023

Et moi j’aime l’araignée
comme Hugo dans
« Les contemplations »
« J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,
Parce qu’on les hait ;
Et que rien n’exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu’elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu’elles sont les tristes captives
De leur guetapens ;
Parce qu’elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l’ortie est une couleuvre,
L’araignée un gueux;
Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,
Parce qu’on les fuit,
Parce qu’elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit…
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublie
De les écraser,
Pour peu qu’on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour ! »
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Je savais que cela existait
alors, j’ai cherché cherché
et j’ai enfin trouvé
un petit bijou
https://www.albert-ayme.net/blank-ja1uf
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