Dans l’arbre où je rêve mes feuilles sortent d’un livre où les pages sont blanches et que je dois remplir tant bien que mal
Dans l’arbre où je pense être ou ne pas être et que sais-je ? sont les questions qui me font frissonner
Dans l’arbre où je souffre les docteurs de la forêt utilisent le terme de « captation embolique » pour décrire la rupture du fil d’eau qui court dans mes tissus de la racine à la cime
Et cependant contre vents et marées dans l’arbre où je dors la mort n’y mord
avec l’aide de Shakespeare, Montaigne et de Clément Marot
Pour faire écho à Dorio
Dans l’arbre où je joue « s’incline et se balance »(1) une branche emplie de rêves et « de griffes aux genoux »(2)
Dans l’arbre où je ris « le tissu bleu du ciel »(3) me fait une fenêtre ouverte sur un monde infini
Dans l’arbre où je pleure un chant d’oiseau monte, « il est la terre d’aube »(4) où l’étoile du grand jour fait place à la lumière
Dans cet arbre d’espérance il est une beauté qui me berce le cœur
(1)Prévert
(2) Barbara
(3)Jaccottet
(4)Bonnefoy
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