EL ENCUENTRO : LA RENCONTRE

JE SUIS VENU AUX MARTIGUES rejoindre une femme, qui devait devenir mon épouse, qui y exerçait le beau métier d’institutrice, un mot stupidement remplacé par « professeur/professeure des écoles ».

Nous nous rencontrâmes par le plus extraordinaires des hasards au cours d’un voyage à Cuba organisé par l’École et la Nation, la revue du parti communiste français traitant des affaires de l’enseignement.

« Tu fumais un havane par jour, me dit celle que je surnommais alors Chinita ou Cara linda avec qui j’évoque ces moments précieux, exalté, parlant sans cesse, devenant dès le deuxième jour le traducteur du groupe (j’avais passé en effet 2 ans au Venezuela un parler proche du cubain, et le traducteur pressenti s’était effacé sportivement), tu étais mon petit barbudo toi aussi, avec, entre parenthèse, un maillot au blanc douteux. »

Et à quel moment pour nous deux ça s’était décidé ? Une nuit de demi-lune sur une petite crique de Jibacoa, à 70 km à l’est de La Havane.

Ah vastedad de pinos, rumor de olas quebrándose/ lento juego de luces, campana solitaria/ crepúsculo cayendo en tus ojos, muñeca/ caracola terrestre, en ti la tierra canta !

Pablo Neruda (20 poemas de amor y una canción desesperada)

Ah les grands bois de pins, la rumeur des vagues se brisant/ le jeu lent des lumières, la cloche qui sonne sans raison/ et le crépuscule qui tombe en tes yeux simulant ceux des poupées/  terrestre rotation en toi chantait la terre !

(ma libre traduction)

ce texte fait suite à celui d’hier : Le quotidien et le disparate

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