LE JEU DU JE

Avec « Je » c’est toujours un problème. 
Descartes nous a fait certes le coup du cogito : Je pense = Je suis.
Mais cette pensée fulgurante ne passe pas le cap d’une vie.
À l’opposé il y a ce fameux « Je est un Autre », cité ad nauseum.
(Il s’en fichait Arthur, qui plaqua tout son attirail poétique,
pour aller faire commerce de fusils, là-bas en Éthiopie.)
« Je » est le même et le différent.
Il faut maintenir le suspens.

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Avec JE je me débrouille comme je peux 
Je amoureux et Je jaloux
Je jouant avec la langue de Molière ou de La Rue
Je qui avec le temps se métamorphose en un être plus ou moins reconnaissable
Je bavard et Je silencieux
Je en fuite dans une phrase qui fait erreur sur la personne
Je sous le charme des Jeunes Filles en Fleurs
Je des Enfers vécus et Je des Paradis perdus
Je enfantin enfantant des géographies mentales
Je amant des mots des choses
et des douc/leurs de nos existences

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