POÈME SANS JE

Poème sans je

Venu sur cette feuille

Comme un songe

Sans je mais non sans jeu

*****

Une songerie surgie

De l’écume des nuits

Des rimes et des vers

Offerts par des poètes

Qui sont le bon temps de la vie

****

C’est trop beau pour être vrai

C’est poésie méthode Ray

(qu’est ce qu’on attend pour être heureux)

******

C’est ce que vous voulez

Ces mots sur cette feuille

Couchés à la bonne heure

Hors Je

UN DÉBUT D’INSOMNIE

Abécédaire des nuits insomniaques

En un lit envahi par la brume

S’écrit un paragraphe sans frontières

Qui met à mal le moi profond

Les printemps obligés de la po-ésie

Les êtres chers qui dorment entre les pages

Soudain un cairn s’invite dans la rêverie

Une de ses constructions aléatoires qui jalonnent les chemins de montagne

Le voyageur sédentaire trop absorbé par la contemplation du cairn oublie l’essentiel : Continuer Aller sa route Passer entre les gouttes

PAISIBLE ET BUCOLIQUE

J’écris sur l’écran

Le nouveau papier

Où s’inscrivent

Les perles rares

Les perles confites

Les perles qui font

La peau au temps

Qui déjà fait entendre

Son quart de siècle

Dans les sonnailles

Des brebis portant

Leurs agneaux nouveaux

Et le tohu-bohu baudelairien

D’un monde qui se défait

Perdant ses liens

Paisibles et bucoliques

Pour la guerre à outrance

Des poutinotrumpiens

NOUS AIMIONS

Nous aimions donner de fausses informations sur l’âge du capitaine

Nous aimions que la neige vienne sur les vergers taillés par un vieux grognard de l’an que ven

Nous aimions écouter les cris des sternes sur le chenal de Caronte

Nous aimions mordre la mort et murmurer à l’oreille de la vie mode d’emploi

Nous aimions broder des phrases sans fin avec les lettres d’un typocédaire en or

Nous aimions suspendre le temps sur nos lèvres concevant les choses sous un regard d’éternité

Martigues samedi premier mars