
Faire craquer sa langue Comme une allumette qui éclaire La complexité inépuisable du langage
RACONTER SA VIE est un leurre pour lecteurs naïfs mais on peut laisser ses traces de divers moments vécus au cours d’une vie ou plutôt de plusieurs vies qui passent en nous : récits en prose mémoires oublis autoportraits multiples faits vérifiables ou imaginaires journaux intimes authentiques ou peu fiables paroles rapportées chroniques liées à l’histoire avec sa grande H enfin tout le fourbis et tous les pronoms qui n’ont de personnels que le nom le je du jamais moi le tu du souvent toi et l’il des anamnèses l’elle mon alter-égale le nous brisant le cogito vous n’auriez pas dû lire autant de lincuistres me souffle le penseur précieux de la société des individus ils partirent cinq cents et s’il n’en reste qu’un je serai le premier à pousser ses vies anonymes dans cet espace de papier