INSOMNIE LA BIENHEUREUSE

Insomnie la bienheureuse qui me permet décrire, de conter fleurette à mon papier blanc comme la nuit, dalterner mes lectures dune page de la Pléiade, comparée à loriginale éclairant ma tablette de cette langue castillane que no sé manejar, (que je ne sais pas manier) dit faussement lauteur de Dos formas del insomnio.

Insomnie féminine pour nous Français, mais insomnio, demonio, un démon pour ceux qui luttent contre, (Borges, puisque vous laviez deviné il sagit de lui), en fait la liste : « compter au cœur de la nuit les coups de cloches fatidiques, tenter de contrôler sa respiration, tourner et retourner sur son oreiller, et surtout saberse culpable de velar cuando los otros duermen (se sentir coupable de veiller pendant que dorment les autres).

Tout le contraire dInsomnie la bienheureuse, celle qui sous son influence nous permet de déployer nos ailes de Phénix rebelle, en toute innocence.

Cette nuit je réentends leau qui sécoule des fontaines de lAlhambra, les rumeurs du patio de los Naranjos et de celui des Lions, et les couplets qui me redisent la fuite de Grenade en 1492 du rey chico, ce dernier petit roi du nom de Boadbil et que lépoque hypermachiste accusa de « pleurer comme une femme son royaume quil navait su défendre comme un homme ».

Insomnie à présent écrit son épilogue, mais sa page au fur et à mesure se déchire inexplicablement. Une dernière métaphore complétée par cette image de Jorge Luis : dans la vaine nuit Celle qui compte les syllabes ».  

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi