AÑORANZAS PORTEÑAS

J’AI VU LA PAMPA Non au petit trot du cheval de Jules Supervielle Mais du haut d’une avioneta qui tanguait dangereusement J’ai connu la bise du 14 juillet 1970 qui s’engouffrait dans les rues de Buenos Aires J’ai parlé le lunfardo des porteños avec une compañera rencontrée dans un bar de la rue Sierpes (le livre de Borges sur l’argot de la capitale sous les yeux) Vous pouvez en douter Vous qui me lisez dans les villes de l’Europe sans gauchos montant à cru Jurant à lasso raccourci Dans le coral de l’estancia disparue proche du mot saudade,(vague à l’âme, nostalgie), le mot añoranza est impossible à traduire

J’AI ÉTÉ





J’ai été à Lima

Dont le ciel  toujours gris

Sent la farine de poisson

Je venais de Caracas

Avec escale à Bogota





J’ai été à Berlin

Du temps du mur

J’y ai découvert la grande musique

à la Philharmonie





J’ai été à Buenos Aires

Le 14 juillet 1970

à un festival de tango-protesta

La petite musique du bandonéon

C’est pas mal non plus





J’ai été à Paris

en juillet 68

Les murs avaient été repeints

couleur « godillots »

comme on appelait les fervents du général





Je n’ai pas été à Suez

Ni à Panama

Où si l’on en croit Guy Béart

En creusant un canal

On se fait beaucoup d’argent

RILAX (la Sorbonne au mois de de Mai) voix paroles musique JJ Dorio




a corazón (tango) JJ Dorio accompagnement piano Léo Cottein