J’écris sur la cendre des sons et des lettres Qui firent le miel de mes ancêtres J’écris en présence des archives des joutes de poésie Où la parole sort par pression en vers et proses mêlés J’écris sur la corne du buffle et la peau du taureau Sur l’argile des mythologies et l’errance des étymologies J’écris en m’endormant sur l’herbe folle d'un petit val qui mousse de rayons (je ne peux m’empêcher d’y accrocher comme un mantra ma mémoire) J’écris au feutre noir (ou rouge c’est selon) Sur des tracts, des circulaires, des bulletins de salaire, Des feuilles d’analyse du sang Sanguine joli fruit la pointe de ton sein J’écris sur le vierge le vivace et le bel aujourd’hui Sur lequel l’aube naissante J’appose mon blanc-seing Italiques Rimbaud Prévert Mallarmé