Terre à terre
Ou de plein ciel
Que dire que taire ?
Terre, ciel et un troisième terme que je ne sais nommer
Mais qui, entre présence et absence, tient ma plume
Et lui dit d’exister
Exister sans se montrer,
Sans se monter la tête,
Sans prétendre penser
Terre à taire
Ciel invisible
Et sous terre
Les germes
De nos changements
Secrets
carte manuscrite recto 10,5×14,8 cmhypnographies carte verso terre ciel et 3° élément
Souffre un moment encor; tout n’est que changement,
L’axe tourne, mon cœur, souffre encore un moment.
Quel bonheur que de lire ces soubresauts du cœur
Élégies chéniéristes composées par André ;
Mots écrits sur la lyre d’un homme condamné,
Jetant ses derniers vers, délicats et précieux,
Anticipant Verlaine, énergie galvanique
d’un être d’exception qui n’a plus rien à perdre.
Avec André Chénier le monde souffle et souffre,
L’alexandrin assume son désordre intérieur,
Tracé à la lueur de la glaçante geôle.
La Sainte Égalité s’est changée en Terreur,
Têtes dans la sciure avec leur rire affreux.
Souffle un moment encor ; tout n’est que changement.
Cette voix singulière jusqu’au bout a porté,
Le doux nom des vertus et de la liberté.
Italiques André Chénier (1762 1794 7 Thermidor An II)
cet hommage à André Chénier est né de l'étude de Massimilliano ArravecchiaDésordres élégiaques au XVIIIè siècle qui vient d'être publié dans le recueil collectifci-dessous