LÉGÈRETÉ

Léger le trait la main légère qui suit le cœur au ralenti

Le souffle presque éteint mais qui reprend
Comme un feu couvant sous la cendre

La vie oblige à maintenir la flamme vive
Fût-ce une étincelle
La flamme d’une bougie de l’espèce fabulatrice 1

Le trait léger la main qui essaie le souffle qui se maintient

La notion de capabilité

L’invention d’une écriture présente et de passage,
vulnérable, inachevée, et sans colère

Allez rien n’est meilleur à l’âme
que de faire une âme moins triste 2


1 NANCY HUSTON 2 PAUL VERLAINE

manuscrit page de gauche

L’AIR DE RIEN





l’air de rien 
refrain connu

l’air venu
j’enchaîne les paroles

l’air le feu
le souffle du fluide gazeux

l’air la brise
que brisent ifs et cyprès

l’air qui donne
cet air de famille
d’une liste à la Prévert

l’air sur l’aire
qui sépare le bon grain
de l’ivraie

l’air délivré
par ce pauvre hère tuberculeux

l’air de Corbière
poète maudit
mort à trente ans de phtisie

l’air de Tristan
à sa jument Souris
à Sir Bob
à son chien Pope

l’air de Titan
satellite géant de Saturne

l’air de Saturne
morne et taciturne
du père Brassens

l’air d’un vanneur de blé aux vents 1
cependant que j’ahane
cet air oublié
que je te chantais


1 Joachim du Bellay

UNE CHANSON RONDEL RONDEAU





Une chanson rondel rondeau
Amours perdues en fariboles
Rires et pleurs des barcarolles
Une chanson faisant ronds d’eau

Elle remue elle boulègue
Le bout de ma plume qui vole
De barcarolles en fariboles
Et de vives en mortes aygues

Tu la vois changeant de rythme et de voix
Perdant la voie ou retrouvant le souffle
Cherchant en des vers de vauriens, maroufles,
Ce commencement qui n’en finit pas




une chanson à voix nue

une chanson avec un chant improvisé dorio 05/12/2021

SOUFFRE UN MOMENT ENCOR TOUT N’EST QUE CHANGEMENT













Souffre un moment encor; tout n’est que changement,

L’axe tourne, mon cœur, souffre encore un moment.





Quel bonheur que de lire ces soubresauts du cœur

Élégies chéniéristes composées par André ;

Mots écrits sur la lyre d’un homme condamné,

Jetant ses derniers vers, délicats et précieux,

Anticipant Verlaine, énergie galvanique

d’un être d’exception qui n’a plus rien à perdre.





Avec André Chénier le monde souffle et souffre,

L’alexandrin assume son désordre intérieur,

Tracé à la lueur de la glaçante geôle.

La Sainte Égalité s’est changée en Terreur,

Têtes dans la sciure avec leur rire affreux.





Souffle un moment encor ; tout n’est que changement.

Cette voix singulière jusqu’au bout a porté,

Le doux nom des vertus et de la liberté.





Italiques André Chénier (1762 1794 7 Thermidor An II)

cet hommage à André Chénier est né de l'étude de Massimilliano Arravecchia
Désordres élégiaques au XVIIIè siècle qui vient d'être publié dans le recueil collectif
ci-dessous 

DIRE DE LA POÉSIE

dire de la poésie
écrit tel quel 21/04/2021








SANS TITRE





Dire de la poésie…un petit feu pour maintenir

son souffle…c’est un sonnet dit

en pleine nature…au-dessus d’un lac

des Pyrénées ou des Andes…

c’est autour de minuit





Dire de la poésie…son corps immense…

faisant bouger ce qui a déjà été écrit…

hier…il y a cent ans…ou mille





Dire ce qui n’a jamais été dit…même

par celui ou celle qui…chemin faisant…

ont écrit ce sonnet raccourci…

qui saute la dernière ligne…

sans personne pour l’écouter…

sans titre





(une repasse sur le clavier avec quelques retouches)