DÉSIR D’ÉCRIRE

Le goût des mots

Toujours nouveaux

Toujours manquants

Ou disparus

*****

On parlécrit

Toujours épris

De cet affect

Nommé Désir

***

Désir d’écrire

Et cris Et rires

Sans y penser

Ces vers légers

Ce petit feu

Qui brûle nos doigts

………………………..

(il manque un vers

un octosyllabe

scindé en deux

qui me le soufflera ?)

SONNET DU GRAND DÉSIR

9
Au grand désir qui nous meut en la quête
De tant de vers dont pouvons disposer
Ceux que l’on crée ceux forgés par les siècles
En cet instant je lis Mellin de Saint Gelais

Au grand désir aux temps joyeux de mon enfance
Aux jeux sans cesse renouvelés Sur le pré
Dans la cour aux récrés criant comme un perdu
Au Je multiplié de paroles dégelées

À une dame qui fut ma grande chance
Avant d’être en proie aux maux et aux souffrances
Et qui revit ici sur le noir de ma page
Dans les fleurs les plus belles que je lui dédie

Minuit de feu Phœnix me visite et m’admoneste
Poursuis ta quête et chasse les lunes de ta tête !

Mellin de Saint Gelais (1487-1558)

CHANTS D’HIVER FIN D’ANNÉE





Trois poèmes embrouillés
Chants d’hiver Fin de l’année
Ne leur jetez pas d’anathèmes
Faites plutôt grandir leurs thèmes :

Ne pas vieillir
Ne pas haïr
Et toujours à contre-courant
Dire ses quatre vérités

1

Comme pour s’empêcher de vieillir
Troubadour chantait à sa dame Amour
Mais par crainte de se faire occire
Le nom de sa dona restait secret

(C’était comme une énigme
Proche du chant des Sirènes
Qui perdait les navigateurs
Exceptés ceux dont les oreilles 
Sentaient la cire)

Comme pour m’empêcher de vieillir
Je prose ces vers maladroits
Pour celle qui me fit connaître la Joie
Et qui cent fois hélas
N’est plus 

2

Même Juive ou Sarrazine
Un vers traduit de la langue d’oc
Dit bien que le désir
Transcende les préjugés

Ab atraich d’amor doussana
Par l’attrait de douce amour
La plume d’un troubadour
Élève la voix vers la beauté
À contre-courant des malédictions
Sources des guerres de religions

3

Chant d’amour pareil au cœur d’un jeune enfant
Qui attend pour s’endormir
Le baiser de Maman

Chant de mort
La douleur sans espoir que nul ne peut conter

Et toi ô cher Esprit
Tu chantes l’un et l’autre
Joie et Tristesse Tristesse et Joie