LE BON TEMPS DE LA VIE

Les poètes ont été le bon temps de ma vie

Gaston Bachelard





Le bon temps de la vie

Fréquentation des poètes

poèmes et poésie





Le bon temps de la vie

Le lointain intérieur

Pure joie de l’esprit

Le bon temps de la vie

Ce que dit la bouche

Dans un théâtre d’ombre





Le bon temps de la vie

Qui sautille et séduit

Les chats et les souris





Le bon temps de la vie
Surgi de la croupe et du bond

De l’écume et de la nuit





Le bon temps de la vie

Parler au papier en feu

Parler pour ne pas mourir

italiques Henri Michaux et Stéphane Mallarmé

DON DE SOI-MÊME

DON DE SOI-MÊME, une poésie de A.O. Barnabooth où on peut lire que « la haine et l’envie meurent en moi d’asphyxie ». Le poète Valéry Larbaud inventa son nom de plume en ajoutant au nom d’une banlieue londonienne Barnes, le nom d’une enseigne de pharmacie Booth. Il expliquait que Haine et Envie ne pouvaient pénétrer le Vide qui était en lui. Où que j’aille dans l’Univers entier Je rencontre toujours Hors de moi comme en moi L’irremplissable Vide L’inconquérable Bien. Moi, dont je tairai le nom, si je ne suis pas non plus affecté par la haine ou l’envie, c’est à la Joie que je le dois. Quand je suis triste, infiniment triste, des coups cruels donnés par l’existence, j’attends que revienne le désir de vivre et de persévérer, avec et pour les autres, et en particulier les « miens » et les « miennes » avec qui nous savons étayer nos vulnérabilités : elle dit la voix reconnue Que la bonté c’est notre vie Que de la haine et de l’envie Rien ne reste la mort venue Verlaine

LA JOIE QUI SIED AUX ÉPHÉMÈRES

Écrire sans raison, c’est ma raison d’écrire. On l’entend sans la voir ma bouteille à la mer. Source des nuits qui la remplit d’une eau discrète. On la voit sans l’entendre en ses formes distinctes : fiasque, fiole, fillette. Écrire sans raison mais non sans résonner sa douleur,1 ou faire résonner son cœur, quand courent sur les lèvres, le désir de chanter l’air, l’eau, le feu, la terre. Libertad bajo palabra 2, liberté sur paroles qui cherchent à travers mon écriture, le Je-ne-sais quoi et le Presque-rien, entre le rayonnement du sens et le contrecoup des signes ! Puiser ainsi dans Jankélévitch donne le tournis, tant le philosophe de « la manière et de l’occasion » manie le jargon. Mais en même temps, le philosophe du Quai aux Fleurs (où il résidait), libère une énergie qui défie l’expression d’un temps pur, « qui est le mode d’être du faire-être » (sic). Tout est, en effet, dans « la manière et l’occasion » : Matisse paralysé utilisant ses ciseaux pour faire danser sa « femme en bleu », ses fleurs-oiseaux ; Rimbaud « notant l’inexprimable ». Un rapace trace le ciel blanc comme un livre Je l’écris et glisse la feuille dans ma poche Elle est trouée comme il se doit Elle est Bohème et Joie distanciée qui sied aux Éphémères.    

1 Alphonse de Lamartine Octavio Paz

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

AMOUR AMOR

Je ne sais pas ce que tu sais
Tu sais je n’ai pas oublié
Les mots doux que tu me disais
La mort n’est rien la vie est tout

Tu ne sais plus ce que je sais
Cinq ans déjà que se sont éteintes
Les lumières de tes pensées
Les saveurs d’exister

La joie de nous entendre
Chanter cette rengaine
Sur le sable et la mer
Toujours recommencée

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

Je poste mon poème du jour à 3h35. Il s’intitule Amor. C’est une entrée de mon livre qui vient de paraître « un dictionnaire à part moi « . A 3h36, la fenêtre de mon blog m’informe de mon premier lecteur : il vit au Cameroun !

CHANTS D’HIVER FIN D’ANNÉE





Trois poèmes embrouillés
Chants d’hiver Fin de l’année
Ne leur jetez pas d’anathèmes
Faites plutôt grandir leurs thèmes :

Ne pas vieillir
Ne pas haïr
Et toujours à contre-courant
Dire ses quatre vérités

1

Comme pour s’empêcher de vieillir
Troubadour chantait à sa dame Amour
Mais par crainte de se faire occire
Le nom de sa dona restait secret

(C’était comme une énigme
Proche du chant des Sirènes
Qui perdait les navigateurs
Exceptés ceux dont les oreilles 
Sentaient la cire)

Comme pour m’empêcher de vieillir
Je prose ces vers maladroits
Pour celle qui me fit connaître la Joie
Et qui cent fois hélas
N’est plus 

2

Même Juive ou Sarrazine
Un vers traduit de la langue d’oc
Dit bien que le désir
Transcende les préjugés

Ab atraich d’amor doussana
Par l’attrait de douce amour
La plume d’un troubadour
Élève la voix vers la beauté
À contre-courant des malédictions
Sources des guerres de religions

3

Chant d’amour pareil au cœur d’un jeune enfant
Qui attend pour s’endormir
Le baiser de Maman

Chant de mort
La douleur sans espoir que nul ne peut conter

Et toi ô cher Esprit
Tu chantes l’un et l’autre
Joie et Tristesse Tristesse et Joie