ERRER DANS L’IRRÉALITÉ


Dans la vaste nuit de l’espèce menacée
Dans la méditation de l’espace insensé
Sur tous les fleuves du temps renversé

Errer mais aussi danser
S’envoler avec les Esprits de papier
Échapper aux tenailles du jour programmé
Sur l’agenda surchargé d’ombres
Et de rendez-vous manqués


Dans la radieuse et sereine irréalité

esprits de papier dorio 9 juillet 2024

TU DEVRAIS ARRÊTER D’ÉCRIRE DES FADAISES

Tu devrais arrêter d’écrire des fadaises
Qui ne parlent qu’au papier
Laisser tes mots errer
Sur la falaise de sable
Sur le buvard de l’encrier

Tu devrais ignorer Giono
Qui écrivit comme si de rien n’était
Avec sa main à plume le jour où sa mère mourut

Quand on t’annonça la disparition subite de la tienne
Le vingt-sept septembre mil neuf cent quatre-vingt-quinze
Tu lisais précisément Le hussard sur le toit

Elle avait passé une mauvaise nuit
Mais s’était habillée pour voir encore une fois
Le feu du matin jaillir du bois
Sur la plaque de fonte
Sur le visage de mon père

Tu devrais arrêter d’écrire des fadaises
Qui ne parlent qu’au papier
Laisser tes morts errer