Tu devrais arrêter d’écrire des fadaises Qui ne parlent qu’au papier Laisser tes mots errer Sur la falaise de sable Sur le buvard de l’encrier Tu devrais ignorer Giono Qui écrivit comme si de rien n’était Avec sa main à plume le jour où sa mère mourut Quand on t’annonça la disparition subite de la tienne Le vingt-sept septembre mil neuf cent quatre-vingt-quinze Tu lisais précisément Le hussard sur le toit Elle avait passé une mauvaise nuit Mais s’était habillée pour voir encore une fois Le feu du matin jaillir du bois Sur la plaque de fonte Sur le visage de mon père Tu devrais arrêter d’écrire des fadaises Qui ne parlent qu’au papier Laisser tes morts errer
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TOUS CES MORTS INUTILES
Tous ces morts inutiles t’affaiblissent, car tu as part à l’Humanité entière.
Aussi n’envoie personne demander pour qui sonne le glas.
Car il sonne pour toi.
John Donne
Ça fait de plus en plus mal au ventre d’assister impuissant au massacre des Innocents sur la terre d’Ukraine,
De voir les gares, les théâtres, les écoles, les maisons et bâtiments, explosés par les missiles russes,
D’entendre les boniments du dictateur sanguinaire qui dans son bredouillement ubuesque se lave les mains de tout ce sang versé en vain.
Ça fait toujours mal au cœur. Mais c’est terrible, on s’habitue, on décroche, on voudrait tant qu’avec ce malheureux peuple martyrisé, on puisse passer à autre chose…
JOUR ULTIME DEUX MIL VINGT
Voilà là
Jour ultime
De l’année
Mes derniers
Trisyllabes
Saint Sylvestre
Ma sœur Anne
En allée
Ses chansons
À l’oreille
Et sa voix
Nuit sans fin
Le Covid
A tué
Des millions
De pauvr’s gens
Des artistes
Des curés
Des obèses
Foutriquets
Moi Reclus
Je connais
J’ai écrit
Fait mes contes
Rangements
De mes livres
« Dictionnaire
À part soi »
Le vaccin
Va sauver
Les humains
Et leur monde
De souffrances
Fleurs du Mal
Spleen et blues
Mais aussi
Sous les larmes
La beauté
De Nature
L’émotion
Et la dette
Des vivants
À leurs morts
Cette année
La nouvelle
Sera belle
31/12/2020
9h40
SOLEIL DES YEUX ET MUSES OBSCURES DE LA NUIT

18 mai 2020
2 heures
manuscrit avec hypnographies
Une voix intérieure Me fait vibrer les lèvres Je ne sais quelle muse Obscure de la nuit M'emporte au royaume Où les morts et vivants Croisent leurs expériences Je vois les acrobates Préparant leurs prouesses Sur la boule en jouant De leurs corps de serpent Je vois Cha-U-Kao Cette clownesse peinte Par le roi des nabots Génie de la palette Je fais du Grand Palais Un bazar où l'on peint La vie des grandes filles Les secrets de famille À minuit sonnerie Mes rimes s'assonancent Ma cavalière rit Effeuillant la mémoire Ses dents sont rouge sang Cours vite et va loin Ici tout n'est que cendres
JE VOIS DES MOTS
Je vois des mots
La nuit sans plume
et sans papier
Puis je les perds
C’est la loi quand on dort
Je vois des morts
leur corps sans lèvres
et sans aurores
J’entends leurs voix
C’est la loi quand on rêve
Je vois des fleurs
Des roses et des immortelles
Belles très belles
Mon cœur soupire
Ce ne sont que fleurs de rhétorique

Fos sur Mer
11/03/2020