PRENDRE SOIN DE CLÉMENT





Vivir sin hacer nada
Cuidar lo que no importa
(j’ai perdu l’auteur de la citation)

Vivre sans rien faire
En soignant ce qui n’apparaît pas
Comme essentiel
(ma traduction)

Sans rien faire comme les autres
(c’est l’idée)
Mais sans en tirer la moindre fierté

En voguant (par exemple) entre les vivants et les morts
Souvent à front renversé
(et par exemple)
En exhumant les vers vivifiants d’un poète qui chantait l’ivresse d’exister
en l’an 1536 (deuxième édition)

Ce fut le premier (en vérité) qui composa en français un recueil de son cru
(qui l’eût cru ?)

Ainsi voguant cette nuit d’un 21 novembre du siècle XXI
Comme Clément
Poète (comme nous) dépourvu

Clément Marot 
Râclant rondeaux, épîtres, fleurs, blasons et psaumes
Arrachés à la vue des méchants,
Cruels, imbéciles, 
Imposant par la prison et le bûcher leurs doctrines
Qui avilissent nos humanités
(comme aujourd’hui, faut-il le préciser)

Clément dont le blason
La mort n’y mord
Affirme la ferme amour
Que cinq siècles après
Nous aussi nous portons