AU BOUT DU CONTE


Au for de soi-même
-« for intérieur » comme on dit-
C’est fort de café
Ou un pauvre faible signal
Solitaire et glacé

C’est comme la croix d’un chemin borgésien
dans l’invisible labyrinthe du Temps

For intérieur sans issue
S’il n’a pas pour horizon
L’écriture d’un texte
Qu’une lectrice (un lecteur)
sur cent 
Reprend (reprise) à sa manière
Pour en faire son miel

(au bout du conte)


18 mai 2022

« une voix sans personne »
manuscrit orné d’hypnographies (détail)

LA POÉSIE DU CALAME ET DE LA CHANDELLE

 

Il est nécessaire que les termes que l’image joint
s’appellent par un côté et par un autre se repoussent.
Aussi j’aperçois une grave erreur
dans la maxime de la poésie moderne
suivant laquelle une image est d’autant plus puissante
qu’elle jaillit entre les termes plus éloignés.
L’éloignement ne suffit pas : il faut encore la justesse.
                          Roger Caillois
 
 
La poésie du calame et de la chandelle
Des récitals et du for intérieur
Des primitifs des précieux
Des aborigènes des décadents
 
La poésie du souffle de la souffrance
Des frustrés des résurgents
Des poéticiens des saltimbanques
Des docteurs de la mort
Des guérisseurs de la vie
 
La poésie ouverte fermée
Réelle imaginaire
Métisse tissée d’écritures inouïes
Diastole systole
Hors système hors concours
 
La poésie esprit évasion
Arbre des allégories
Chauffe-biberon pierre mise de chant
Neige en pleurs beauté d’antan
 
La poésie dynamitée
Dualité à hue à dia papillon diapré
Monstre diégétique
Temple tenu par les troncs d’arbre
Colonnes palmiers