Pas un jour sans poème que je poste la nuit
Mais cette fois c’est une prose sur le départ.
C’est une prose sur le départ et son enfant hésite,
il voudrait bien la remplacer par un saxophone
ou par un coup de théâtre, comme au cinéma.
C’est une prose sur les marges d’un exemplaire abandonné
aux flots des Voix-Autres, à contre-courant des livres primés.
C’est une prose de l’U topie, de l’A topos, du papillon
qui rêve sur les fleurs de l’amandier, de la Voie
qui ne doit pas se dire sous peine de disparition.
C’est une prose de chenapan, de mots taillés dans les haillons
d’argent et sotz folha d’albespi :« sous le feuillage de l’aubépine. »
C’est une prose à petits pas, à petits feux, d’un amoureux
sur le papier et dans la voix de l’aurore.
C’est une prose de lèvres rouges et du sang des innocents,
d’une femme brûlée par les rayons d’la mort.
C’est une prose inachevée qui passe et qui prend feu
après beaucoup d’années de miscellanées…