Le temps d’un haïku
Les mots neigent sur la page
Et sous les pavés

20 HYPNOGRAPHIES CRÉÉES le 23 aoüt 2013
à la dernière ligne il faut lire :
comme le blanc qui donne du bleu si ça tourne bien du noir si ça tourne mal
Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour
Le temps d’un haïku
Les mots neigent sur la page
Et sous les pavés

20 HYPNOGRAPHIES CRÉÉES le 23 aoüt 2013
à la dernière ligne il faut lire :
comme le blanc qui donne du bleu si ça tourne bien du noir si ça tourne mal

CHERCHER SA VOIE SANS LA NOMMER
1
Comme une précieuse œuvre d’art chinoise, d’une beauté qui se suffirait à elle-même Marcel Proust
Avec ces hypnographies, un mot que j’ai forgé, ma petite histoire sort de ses gonds : faisant jouer les gonds assouplis de ma pensée, j’avais dépassé l’état de préoccupation habituelle où j’avais été confiné jusqu’ici et commençais à me mouvoir à l’air libre Marcel Proust
Ou comment se déconfiner le corps et l’esprit
Avec ces hypnographies je fais apparaître ce monde jamais saturé de formes et de forces Elle est à l’origine de toute action, la force. Celle des formes s’incarne en nature et en art, en texte et en peinture Alain Rey
Avec ces hypnographies : pinceau léger qui va et vient sur la page vierge comme un battement d’ailes
Avec ces hypnographies j’ôte du poids au monde qui souffle et souffre avec ses signes en tension avec la calligraphie imaginaire d’un être qui se donne l’illusion de les créer de toute main (à main levée)
Avec ces hypnographies forces agissantes et retenues shen en chinois pinceau d’impensés courant sur ce papier blanc comme neige nuit blanche sur la page Jacqueline Saint-Jean Et que n’ai-je la chance d’habiter cette époque où ces signes étaient encore parlants : cherchant la voie sans la nommer

À l’ombre d’un pin J’écris ça à minuit pile En lisant Issa
RÊVES DU CIRQUE CÉRÉBRAL ET HYPNOGRAPHIES
-Alors qu’est-ce que t’as écrit cette nuit ? – Cette nuit j’ai fait mon plein de rêves, mais je n’ai pas été capable de les raconter, les mots m’ont fait faux bond. -Ah ! c’est frustrant ça. -En effet, mais tu vois, rien que de t’en avoir fait la confidence ça m’a soulagé. Et après tout, si les rêves t’amusent, je vais en inventer. -Pourquoi pas, puisqu’on dit bien (peut-être pour naïvement s’en protéger) « ce n’est qu’un rêve ». -Alors vois-tu, j’ai rêvé que je grimpais branche à branche dans le cerisier qui trônait dans le jardin de mon enfance pour me saouler de cerises. J’ai rêvé que le cerf-volant jaune pas plus grand d’envergure que les ailes du gabian (comme on appelle ici le goéland) devenait un géant, comme l’Airbus A380, qui entraînait mon petit-fils dans un voyage digne de celui de Nils Holgersson. J’ai rêvé que j’étais encore avec toi, qui depuis ce maudit 25 mai 2014 a perdu sa réalité. Nous étions assis sur un banc, devant le pont japonais du jardin de Monnet à Giverny et je te lisais les poèmes des grands jaloux qui ont fréquenté les ateliers des peintres. J’ai rêvé de « la ville aux rues sans nom du cirque cérébral », inventée par Robert Desnos, qui en état d’hypnose était le surréaliste qui travaillait le mieux du chapeau. J’ai rêvé qu’une éditrice de Caen (À quand les vacances ?) publiait mes hypnographies dans la forme traditionnelle des cahiers d’estampes originales d’Hokusai. Et puis, tu sais que j’ai la manie des chutes, sa grande vague m’a englouti, corps et biens.

reproduction 2 pages d’hypnographies Dorio 2 mai 2023

Je viens de faire et de réussir un beau feu de bois ici 23 Perrers Road in London Ça ne m’était pas arrivé depuis des lustres Aussi ai-je orné ma page ce soir de belles flammes noires 08/01/2023