VERS PLUTÔT CHINOIS

pages originales




Cette nuit je sors les vers

De derrière les fagots

D’un poète chinois ivre





À vrai dire je n’y comprends rien

Traduttore traditore

Leurs caractères calligraphiques

Ont disparu dans notre abécédaire





Mais je m’accroche aux branches

Au-delà des mots écrits

Je cherche la parole de celui

Qui dans son ivresse les prononça





Alors un instant vient où la lune d’hiver glisse

Sur les livres de ma bibliothèque

Au point de les transformer

en Acherontia atropos

(Sphynx tête de mort)





J’imagine qu’ils vont aller rejoindre

Les rêves d’un calligraphe inconnu

Qui me ressemble comme deux gouttes

Plus noires que la nuit





14/01/2021